Situation politique en RDC : le coup de gueule de Jean-Marc Ayrault

Alors que les récents propos de François Hollande tenus en marge de la dernière assemblée générale de l’ONU à New York imputant aux autorités congolaises la responsabilité des violences du 19 et 20 septembre à Kinshasa sont encore frais dans les mémoires, c’est au tour de Jean-Marc Ayrault d’enfoncer le clou. Le ministre français des Affaires étrangères qui s’exprimait le 28 septembre devant les étudiants de Sciences-Po n’a pas manqué d’évoquer la situation politique en RDC. Le tableau qu’il a dressé de ce pays sous-continent plus vaste que la France est peu reluisant.

Ses appréhensions par rapport à l’avenir qu’il estime sombre de la RDC découlent des dernières violences ayant mis le pays sens dessus-dessous sur fond de revendication populaire en faveur du respect de la Constitution. Et d’affirmer, sans détours, que la RDC est « au bord de la guerre civile ». Quoiqu'il reconnaisse le potentiel naturel énorme dont regorge le pays, le chef de la diplomatie française est d’avis que les perspectives économiques ne plaident pas en faveur de la RDC qui s’enfonce dans un cycle de violence et de répression à trois mois de la fin du mandat constitutionnel du président Joseph Kabila qui, d’après lui, tient la clé de la solution. Celle-ci passerait, à ses yeux, par la non-représentation de l’actuel président à la prochaine présidentielle. Il l’invite, par ailleurs, à annoncer solennellement « qu’il ne se représentera pas ».   

Sur le chapitre du dialogue national actuellement suspendu officiellement pour permettre aux parties prenantes de s’imprégner du draft de l’accord politique proposé par la facilitation, le diplomate français a souligné l’intérêt qu’accorde son pays à ces pourparlers. « La France joue son rôle pour tout faire pour que le dialogue national ait lieu, pour que la date des élections soit fixée et pour que le président sortant, dont on garantira la sécurité, annonce clairement qu’il ne se représente pas », a-t-il déclaré.