Situation post-électorale : la Cénco attend des assurances concrètes d’une meilleure gouvernance

Le comité permanent de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco) a tenu sa session ordinaire du 27 février au 2 mars. A l'issue de celle-ci, l'abbé Donatien Nshole, secrétaire général de l’épiscopat catholique, a livré à l’opinion, lundi à Kinshasa, la quintessence des conclusions de ces assises en rapport avec la situation politique du pays. Il ressort de cette déclaration une série de recommandations faites au nouveau pouvoir incarné par Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo à qui il est demandé de donner des assurances concrètes d’une meilleure gouvernance.

Visiblement, les évêques catholiques ont pris l’option de tourner la page du contentieux électoral pour scruter l’avenir, après avoir constaté la présidence de fait de Félix Tshisekedi investi par la Cour constitutionnelle. Ils se sont, comme qui dirait, ravisés quant à leur impuissance à changer le cours des choses. La Cénco, dans sa déclaration,  a noté qu’une grande partie du peuple « a ressenti une profonde frustration » face à la situation de « déni de vérité » étant donné que « les résultats de l’élection présidentielle tels que publiés par la Céni ne correspondent pas aux données collectées » par sa mission d’observation électorale à partir des bureaux de vote et de dépouillement.

Tout en martelant sur Jean 8,32 qui renseigne que « la vérité rend réellement libre », les évêques ont cependant exhorté les nouvelles autorités du pays à rompre avec les vieilles pratiques, ou mieux, avec les antivaleurs ayant gangrené les anciens régimes. « Les institutions démocratiques ne peuvent se fonder que sur des valeurs éthiques. Il y a des valeurs non négociables telles que l’unité, l’honnêteté, la justice et la paix. La Cénco poursuivra avec son programme d’éducation, l’éducation civique », ont-ils affirmé dans leur déclaration.

Au plan politique, le Cénco a précisément mis une emphase particulière sur l’établissement d’un Etat de droit. « Nous attirons notamment l'attention sur le plan politique : l'établissement d'un État de droit, la poursuite et le parachèvement de la crédibilité du climat politique, le respect strict de la Constitution, l'achèvement du cycle électoral dans la vérité et la transparence », ont insisté les évêques catholiques.