SNCC : les conducteurs de train en grève

Mardi 27 Mai 2014 - 16:55

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Les grévistes protestent contre les propos du ministre de Transport et voies de communication (Transvcom), qui imputait la responsabilité du déraillement de Katongola à leur collègue décédé dans cette catastrophe ferroviaire.

Les conducteurs des trains de la Société nationale des chemins de fer (SNCC) ont déclenché, depuis le 26 mai, un mouvement de grève. Ils protesteraient, selon radiookapi.net, contre les propos du ministre de Transport et voies de communication, pour qui le dernier déraillement de Katongola du train était dû à la défaillance humaine.

Pour les cheminots de Lubumbashi, les propos du ministre Justin Kalumba, qui imputaient cet accident à leur collègue décédé dans cette catastrophe ferroviaire, étaient choquants à l’égard des conducteurs.

Dans un memo adressé à leur employeur, ils conditionnent notamment la reprise de travail au dédommagement des familles des agents qui ont péri dans cet accident. « Nous en sommes très mécontents. Ce qui nous choque, c’est qu’il n’a pas tenu compte de notre valeur. Nous trouvons que le ministre cherche à ne pas dédommager les familles des conducteurs qui sont morts. Quand il dit que c’est une erreur humaine, ça veut dire que la faute incombe aux conducteurs », a déploré l’un des grévistes à la radio onusienne.

Ce cheminot a soutenu auprès de ce média que l’accident est dû, entre autres, à un système de frein défectueux. Pour ce dernier, au moment où leur collègue s’attelait pour pouvoir freiner le train, le système de freinage n’a pas correctement réagi. Cela aurait eu l’effet contraire, en conduisant à l’augmentation de la vitesse. « C’est comme ça que nous disons que c’est le système de freinage qui l’a dérangé », a-t-il expliqué à la radio onusienne.

En évoquant des problèmes techniques, les cheminots notent également qu’un « bourrelet » défectueux au niveau d’une des roues de la locomotive n’a pas été réparé. « Quand la machine est arrivée ici à Lubumbashi, au lieu de remplacer la roue, on ne l’a pas fait. On a pris la roue de devant, on l’a mise derrière et celle de derrière, on l’a mise devant. Or l’avarie est restée intacte. On ne l’avait pas résolue. C’est cela la cause. Le conducteur n’était pas mis dans les bonnes conditions de travail », a soutenu l’intervenant sur les ondes de radiookapi.net.

On rappelle qu’au cours d’un point de presse tenu le 14 mai, le ministre des Transvcom, Justin Kalumba, avait expliqué que toutes les missions d’enquête technique sur ce drame survenu le 22 avril ont unanimement conclu qu’une faute du machiniste instructeur a été à la base de l’accident. Ce qui les avait amenés à parler d’une erreur humaine. Cet accident avait officiellement fait cent trente-neuf morts.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Inauguration des locomotives de la SNCC