Sommet UE-Afrique : l’immigration et la sécurité au coeur de la rencontre d'Abidjan

Lundi 27 Novembre 2017 - 13:42

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La cinquième rencontre entre les deux parties se tient, du 29 au 30 novembre, dans la capitale économique de Côte d'Ivoire, et sera consacrée au scandale international de la vente de migrants africains comme esclaves en Libye ainsi qu’aux menaces terroristes. Près d’une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement y est attendue.

Les organisateurs estiment que plus de cinq mille participants des pays d’Afrique et vingt-huit d’Europe, ainsi que l’ONU et des organisations internationales, prendront part aux assises de la capitale économique ivoirienne.

La vente aux enchères de migrants en Libye, décriée par la communauté internationale, a de nouveau mis sur le devant de la scène la question de l’immigration africaine vers l’Europe. C’est pour cela que les chefs d’Etat de l’Union africaine, dont le président du Niger, Mahamadou Issoufou, ont expressément demandé que cette pratique dévoilée au grand public par un récent reportage de la chaîne américaine CNN, puisse figurer à l’ordre du jour du sommet.

La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Federica Mogherini, a, pour sa part, dit que la situation des migrants en Libye a été une source d’immense préoccupation pour (les) deux continents, lors de ces derniers mois et années. « Les révélations d’esclavage et de traite d’êtres humains sont insupportables pour nous, des deux côtés – européen et africain », a-t-elle relevé devant le Parlement européen. « Du côté européen, du côté africain, nous partageons le même objectif : celui de protéger les personnes et de démanteler les réseaux criminels. Finalement, je pense que dans les derniers dix, douze mois, nous avons trouvé la façon de travailler ensemble, avec un partenariat réel, profond, qui – je pense – peut arriver à avoir des résultats importants », a-t-elle estimé.

Le sommet d’Abidjan revêt une importance capitale puisque des centaines de milliers de jeunes africains désespérés par le chômage, la pauvreté et l’absence de perspectives dans leurs pays tentent d’immigrer vers l’Europe. Or, d’après les prévisions de l’ONU, la population africaine a quasi doublé ces vingt-cinq dernières années (à 1,2 milliard d’habitants actuellement) et devrait encore doubler d’ici à 2050. 

En ce qui concerne la sécurité, la nécessité d’agir s’impose aussi bien aux Européens qu’aux Africains, au moment où l’Afrique de l’ouest connaît depuis quelques années une montée en puissance de groupes djihadistes, en partie liée à la désespérance de la jeunesse africaine, selon des analystes.

L’UE affiche son soutien au G5 Sahel formé du Mali, du Niger, de la Mauritanie, du Burkina Faso et du Tchad, en s’efforçant de mettre en place une force antidjihadiste dans cette région. Malgré cela, le financement de l’opération est encore largement insuffisant, même si l’organisation a déjà promis cinquante millions. A ce jour, seule la moitié du budget de cette force a été réunie, bien qu’il ait été divisé par deux, notamment à deux cent quarante millions d’euros.

Depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, les passeurs, profitant du vide sécuritaire et d’une impunité totale en Libye, font miroiter à des dizaines de milliers de personnes cherchant une vie meilleure, qu’elles peuvent gagner facilement l’Europe en passant par l’Italie qui se trouve à 300 km des côtes libyennes. 

 

 

Nestor N'Gampoula

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