Soudan du sud : l’ Ethiopie prêt à renforcer la Minuss

Samedi 16 Juillet 2016 - 14:30

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Ce contingent aura pour mission de s’opposer directement aux forces qui ne respectent pas le cessez-le-feu et les accords de paix au Soudan du sud.

L'Ethiopie veut augmenter son contingent au sein de la Minuss pour renforcer la mission de l'ONU au Soudan du Sud. « Nous avons espoir que les Sud-Soudanais enterrent la hache de guerre (...) Mais si cela est nécessaire, nous prendrons la relève en augmentant les effectifs de nos soldats », a assuré le porte-parole du gouvernement éthiopien, Getachew Reda, lors d'une conférence de presse à Addis Abeba.

Ces troupes supplémentaires pourraient être affectées à une brigade d'intervention réclamée par l'organisation régionale Igad. Selon le porte-parole, l'attaque d'une base de l'ONU avec des obus de mortiers (...) « relève d'un crime de guerre, visant des civils ». « Cette opération de maintien de la paix doit avoir un mandat et le faire respecter », a précisé M. Reda.

La Minuss compte actuellement 13.500 militaires environ, dont 8.300 sont éthiopiens. Deux Casques bleus chinois ont été tués au cours des affrontements, qui ont opposé de vendredi à lundi dernier les forces fidèles au président Salva Kiir aux ex-rebelles aux ordres de son vice-président et riva,l Riek Machar.

Plus de 300 morts

C’est officiel, plus de 300 personnes ont été tuées lors des derniers affrontements. Au moins 42.000 habitants ont été forcés de se réfugier dans les installations de l'ONU, des églises et des écoles de la capitale, selon l’ONU. « Les dirigeants du Soudan du Sud ont échoué misérablement à tenir leurs promesses à leur peuple (...) Nous n'avons pas d'autre choix que de continuer à faire tout ce que nous pouvons », a ajouté le porte-parole éthiopien.

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime, toutefois, qu’un grand nombre de personnes qui avaient fuient les combats ont pu retourner chez eux et qu'il reste encore 12.800 déplacés. Aucun chiffre sur les blessés n’est disponible. Avant décembre 2013, quelque 114.230 Sud-soudanais se trouvaient dans les pays voisins, selon l'ONU. Depuis, ce chiffre a bondi et désormais 835.715 réfugiés se trouvent dans la région, dont 285.657 en Ethiopie, 231.638 au Soudan, 222.420 en Ouganda, 103.104 au Kenya, plus de 11.000 en République démocratique du Congo et plus de 10.000 au Kenya, selon les chiffres publiés vendredi par le HCR. Indépendant depuis 2011 après sa scission du Soudan, le Soudan du Sud est déchiré par une guerre civile marquée par des massacres inter-ethniques, qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts et près de trois millions de déplacés depuis décembre 2013.

Salva Kiir appelle Riek Machar au dialogue

« Je ne veux plus d'effusion de sang au Soudan du Sud », a déclaré le président sud-soudanais. Salva Kiir tente ainsi de ramener son rival à la table du dialogue pour sauver le processus de paix. « Je veux que le docteur Riek Machar soit à mes côtés, afin que nous puissions tracer la route à suivre », a-t-il souhaité. Depuis la reprise des violences, à peine le cessez-le-feu signé, Riek Machar et ses soldats avaient quitté la capitale sud-soudanaise. Dans l'accord de paix signé en 2015, le clan de Riek Machar ne pouvait déployer que 1 400 soldats dans la capitale, soit 2 000 de moins que l'armée nationale fidèle à Salva Kiir.

Josiane Mambou Loukoula

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