Soudan du Sud : l’ONU appelle à mettre fin aux combats

Lundi 11 Juillet 2016 - 13:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

De nouveaux affrontements fratricides et sanglants opposent depuis vendredi à Juba, la capitale, les forces loyalistes aux rebelles proches du vice-président sud-soudanais, Riek Machar. Une situation qui a conduit l’ONU à envisager l’envoi de plus de Casques bleus dans le pays.

Les troupes loyales au président Salva Kiir combattent les ex-rebelles du vice-président Rieck Machar, cantonnés dans la capitale en vertu d’un accord de paix signé en août 2015. La situation a commencé à gagner en intensité lundi par des tirs automatiques au lendemain d’un déferlement de violence qui a traumatisé la population et suscité la réprobation d’une communauté internationale impuissante. Selon l’ONU des tirs de mortiers, de lance-grenades et d’armes d’assaut lourdes sont utilisés par les deux camps à Juba. La présence d’hélicoptères de combat et de chars a également été signalée. Et rien qu’en quatre jours, les combats auraient fait près de 300 morts, selon des sources locales.

Réagissant à ces violences, le Conseil de sécurité de l’ONU a exigé du président Salva Kiir et de son rival, le vice-président Riek Machar, de « faire le maximum pour contrôler leurs forces respectives et mettre fin d’urgence aux combats ». Dans une déclaration, les 15 membres du Conseil de sécurité ont demandé aux pays de la région et à l’Union africaine de « discuter fermement avec les dirigeants sud-soudanais pour traiter cette crise ». Ils ont envisagé de « renforcer » la mission de l’ONU au Soudan du Sud, et demandé aux pays de la région « de se préparer à fournir des troupes supplémentaires au cas où le Conseil le déciderait ». Mais la déclaration ne précise pas quels pays seraient sollicités ni l’ampleur du renforcement envisagé. Le Conseil de sécurité a, en outre, souligné que « les attaques contre les civils ou contre le personnel et les locaux de l’ONU pourraient constituer des crimes de guerre ».

De leur côté, les Etats-Unis ont réclamé la fin immédiate des combats et annoncé le retrait de Juba de tout le personnel de leur ambassade jugé non essentiel. Jusqu’à lundi l’aéroport de Juba était fermé et les vols commerciaux au départ de Nairobi vers Juba étaient annulés.

Les leaders religieux locaux ont, en ce qui les concerne, appelé au sens de responsabilité du président sud-soudanais et de son vice-président. « Nous condamnons tous les actes de violence sans exception. Il est révolu le temps de porter et d’utiliser des armes. A présent, il s’agit de construire une nation pacifique », ont-ils écrit dans leur communiqué.

Ces affrontements  intervenus  au moment où le Soudan du Sud s' apprêtait à célébrer le 5e anniversaire de son indépendance, font déjà craindre l’extension des hostilités à grande échelle dans tout le pays, déchiré depuis décembre 2013 par une guerre civile dévastatrice, qui a fait plusieurs dizaines de milliers de morts et près de trois millions de déplacés.

Pour discuter de la crise en cours au soudan du Sud, une réunion des ministres des Affaires étrangères de la sous-région, notamment de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (Igad) s’est tenue lundi à Nairobi, au Kenya.

Nestor N'Gampoula

Notification: 

Non