Soudan du Sud : l’ONU menace de poursuivre en justice les auteurs de violences sexuelles

Mardi 9 Août 2016 - 14:17

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La représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies chargée de la question des violences sexuelles dans les conflits, Zainab Hawa Bangura, a déclaré le 8 août que les auteurs et autres commanditaires de ces actes au Soudan du Sud devront rendre compte.

« Pour moi, une chose pour laquelle je vais me battre jusqu’à ce que je quitte l’ONU, est de faire en sorte que toutes les personnes qui commettent ces crimes au Soudan du Sud rendent des comptes », a dit Zainab Hawa Bangura à la presse. « Ceux qui pensent qu’ils vont pouvoir s’en tirer à bon compte doivent plaisanter car nous les poursuivrons. Peu importe qui ils sont et où ils sont. Nous les poursuivrons et les tiendrons responsables de ces crimes », a-t-elle ajouté.

L’ONU a proféré ces menaces puisqu’une enquête préliminaire de l’organisation sur les récents combats et ses conséquences a révélé que les forces de sécurité gouvernementales ont « perpétré meurtres, viols, pillage et destruction de propriétés. Au moins 217 cas de violence sexuelle ont été recensés dans la capitale, Juba, entre les 8 et 25 juillet ».

Devant cette réalité des faits, la représentante spéciale s’est dit « très en colère et très déçue » que ces crimes continuent d’être commis malgré plusieurs réunions avec le président Salva Kiir et le premier vice-président Riek Machar dont les conclusions ont été rendues publiques dans les communiqués signés en 2014. Dans ces textes les deux dirigeants se sont engagés à mettre fin et prévenir les agressions sexuelles.

« Je suis une femme africaine et j’ai vu comment des femmes ont souffert. Elles ont souffert pendant de longues années de guerre civile. Elles ont ensuite pu se réjouir pour la première fois de leur vie après que leur pays a obtenu son indépendance, pour finalement voir leurs espoirs et attentes brisés lorsque le pays a replongé dans la guerre », a déclaré Zainab Hawa Bangura. Elle s’est dit particulièrement irritée par les nouvelles allégations apparues à la suite des derniers affrontements entre les deux dirigeants rivaux Salva Kiir et Rieck Machar ainsi que leurs factions respectives.

Pour ce faire, la représentante spéciale a demandé au gouvernement sud-soudanais de prendre toutes les mesures nécessaires afin de mettre un terme aux viols et violences contre les femmes et les filles dans le pays. « Toutes les mesures doivent être prises par le gouvernement pour mettre un terme à cela, a insisté la représentante spéciale. La première obligation pour tout gouvernement est de protéger ses propres citoyens ; les enfants ne peuvent pas aller à l’école ; les gens ne peuvent pas aller travailler ; les femmes ne peuvent pas obtenir de l’eau - ils ne peuvent rien faire sans la paix ». « Si vous ne protégez pas votre propre peuple, vous invitez de ce fait la communauté internationale à venir offrir une protection à vos propres citoyens », a-t-elle continué, soulignant que l’ONU fera tout son possible pour veiller à ce que les victimes de viols reçoivent des soins, une assistance et un soutien adéquats et pour mettre en place un mécanisme pertinent.

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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