Soudan du Sud : Samantha Power plaide pour un embargo sur les armes

Mardi 20 Décembre 2016 - 13:21

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L’ambassadrice américaine aux Nations unies, Samantha Power, a demandé le lundi 19 décembre au Conseil de sécurité de se prononcer rapidement sur l’instauration d’un embargo sur les armes au Soudan du Sud, un pays ravagé par une guerre civile depuis trois ans.

 

Convaincue que toutes les parties en conflit sont entrain de se mobiliser pour combattre, la diplomate a appelé à « une action urgente pour empêcher les atrocités de masse ». « Il est extrêmement important de voter cela avant la fin de l’année », a insisté Samantha Power. « La situation ne s’améliore pas, elle s' empire, et nous sommes assis les bras croisés », a-t-elle déploré.

Le projet de résolution des Etats-Unis en la matière prévoit l’interdiction pendant un an de toute vente d’armes, de minutions, de véhicules et d’équipements militaires au gouvernement et aux rebelles.

« Nous allons devoir soumettre cette résolution au vote et les pays vont devoir lever leur main et décider de leur position sur des questions de vie ou de mort concernant la population du Soudan du Sud », a relevé la diplomate américaine.  

Le mois dernier, la situation qui prévaut au Soudan du Sud avait conduit les Etats-Unis à présenter une résolution destinée à endiguer le flot des armes arrivant dans ce pays. Washington souhaitait un vote sur ce texte suite à des avertissements de responsables de l’ONU selon lesquels un génocide pourrait se produire au Soudan du Sud.

Pour le conseiller spécial des Nations unies sur la prévention du génocide, qui s’exprimait en novembre devant le Conseil de sécurité, tous les signes avant-coureurs du génocide sont déjà visibles au Soudan du Sud. Il affirmait notamment avoir vu « tous les signes qui montrent que la haine ethnique et le ciblage des civils peuvent déboucher sur un génocide si rien n’est fait pour l’empêcher ».

De son côté, le chef des opérations de l’ONU, Hervé Ladsous, a averti que la situation au Soudan du Sud s’était « détériorée dramatiquement ». D’après lui, plus de six millions de personnes, soit la moitié de la population sud-soudanaise, ont besoin d’une aide humanitaire urgente, un chiffre qu’il craint de voir en hausse l’an prochain.

Réagissant à la proposition des Etats-Unis qui veut d’un vote pour un embargo sur les armes au Soudan du Sud, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est dit favorable à une telle démarche. « Si nous ne réussissons à agir, le Soudan du Sud sera une trajectoire qui le conduira à des atrocités de masse », a-t-il souligné. 

Si la France et le Royaume-Uni sont favorables à l’appel de Washington, la Chine et la Russie qui disposent d’un droit de veto au Conseil de sécurité s’en sont opposées. Il en est de même pour le Japon qui n’est pas membre permanent du Conseil mais qui a déployé des Casques bleus au Soudan du Sud.

« Nous ne pouvons conclure qu’il y a une forme de politique de ciblage systématique », a déclaré l’ambassadeur adjoint russe auprès de l’ONU, Petr Lliichev qui a émis des doutes sur le risque d’un génocide. Le diplomate russe a, en outre, assuré qu’il ne s’agissait pas d’une politique du gouvernement. « Ce sont des groupes criminels et des soldats indisciplinés qui sont responsables des violences de masse décriées », a-t-il soutenu. 

Selon l’ONU, la guerre au Soudan du Sud - un pays devenu indépendant en 2011 grâce au soutien des Etats-Unis - s’est déjà soldée par plusieurs dizaines de morts et plus de 2,5 millions de déplacés.  

Nestor N'Gampoula

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