Soutien au processus électoral : le PPRD bientôt dans la rue pour une grande marche

Samedi 3 Mars 2018 - 17:00

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Le nouveau patron du parti présidentiel demande aux siens de se préparer pour les prochaines joutes électorales.

Après la marche des chrétiens catholiques du 25 février, et tout ce qui s’en est suivi en termes de réactions au sujet des dégâts humains et matériels causés, un calme plat s’observe depuis lors dans l’espace politique. Au-delà de la polémique à laquelle a donné lieu le décès par balles des jeunes Rossy Mukendi et Éric Boloko avec, à la clé, des interrogations quant aux circonstances exactes de leur mort, les perspectives sont toujours sombres. Personne ne sait dire de quoi demain sera fait.

L’obstination du Comité laïc de coordination (CLC) à poursuivre les marches inquiète et donne matière à réflexion au parti présidentiel qui, d’ores et déjà, peaufine des stratégies pour mettre fin à ce qui tend à devenir une tradition, à savoir les marches d’après culte de chaque dimanche. Au niveau du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), on ne se fait plus d’illusions. Le message distillé par les cadres de ce parti est très clair : empêcher cette structure proche de l’Église catholique à initier d’autres manifestations de ce type. Pour ce faire, tous les moyens sont bons. « Cette histoire de comité, comité, comité… doit prendre fin, nous devons désormais prendre part à toutes les messes », avait lâché le 1er mars le nouveau secrétaire permanent du PPRD, Ramazani Shadari, lors de la prise officielle de ses fonctions.

Des propos qui dévoilaient un pan de la stratégie concoctée par le parti présidentiel dans le but d’étouffer l’action du CLC en infiltrant les rangs des fidèles catholiques. La présence assidue des cadres et militants du PPRD désormais chaque dimanche à l’église catholique procède d’une stratégie bien pensée consistant à étouffer dans l’œuf toute initiative de marche en dissuadant notamment les fidèles à ne pas y adhérer. Une recette déjà expérimentée la veille du 25 février notamment à la Cathédrale Notre-Dame du Congo investie, pour le besoin de la cause, par des jeunes militants actifs du PPRD (les fameux bérets rouges) qui, hélas, ne sont pas allés au bout de leur objectif. La marche avait eu lieu malgré tout. Cette fois-ci, Ramazani Shadari qui a pris la stratégie de son prédécesseur à son compte, pense y apporter sa touche personnelle avec quelques modifications dans l’approche.

Tout ceci ne devrait pas pour autant distraire le parti présidentiel qui n’a d’yeux que pour les élections, a-t-il fait observer. « Il y aura élections en décembre, il peut y avoir un petit report d’un mois ou de deux mois mais il y aura élection », a ressassé le désormais ex-ministre de l’Intérieur devant un parterre des cadres du PPRD dont Évariste Boshab, représentant personnel de l’initiateur du parti et autorité morale, Joseph Kabila Kabange. Et pour marquer d’une pierre blanche la volonté du PPRD de voir les élections se tenir le 23 décembre prochain conformément au calendrier fixé par la Céni, Ramazani Shadari a annoncé l’organisation  dans les prochains jours d’une grande marche pacifique pour exiger la tenue des élections. Aucune date n’a cependant été communiquée. Or, dans un contexte d’interdiction jusqu’à nouvel ordre des manifestations publiques à caractère politique sur le territoire national, un tel projet a peu de chances d’aboutir et sa négation par l’autorité urbaine paraît plus que probable.

Quel que soit le sort qui sera réservé à cette requête, le nouveau patron du PPRD demande aux siens de se préparer pour les prochaines joutes électorales. Il a indiqué attendre à son bureau la liste de trois personnes par province, afin de procéder à la nomination rapide des secrétaires nationaux.  « Le chef attend ça, le travail doit déjà commencer », a-t-il lâché. À tout prendre, Ramazani Shadari qui fait partie du cercle fermé des personnalités de la majorité présidentielle qui jouissent encore de l’estime du chef, sait que sa survie politique dépend de sa capacité à faire régénérer le PPRD en tant que parti des masses et porteur d’espérances.  

Alain Diasso

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