Souvenir : d'anciens séminaristes construisent une bibliothèque à Makoua

Lundi 17 Février 2014 - 11:50

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La première pierre de cette bibliothèque numérique et classique a été posée à Makoua à l’occasion du récent pèlerinage organisé par les anciens séminaristes de Saint-Pie-X. Le président du comité d’organisation de ce pèlerinage, Pascal Gayama, donne, dans cette interview exclusive, le sens de cette opération

Les Dépêches de Brazzaville (LDB) : Quelles ont été les raisons qui ont conduit les anciens séminaristes à organiser un pèlerinage à Makoua ?

Pascal Gayama (PG) : L’individu est un être multidimensionnel. Je suis connu comme un diplomate de carrière. Mais je n’en suis pas moins quelqu’un qui a été formé dans une école chrétienne où m’ont été inculquées des valeurs que j’essaie de promouvoir aussi bien dans ma vie professionnelle que dans la société. L’initiative d’organiser un pèlerinage est venue d’un certain nombre d’anciens séminaristes de Makoua. Ils m’ont consulté pour que je sois le président du comité d’organisation de cette manifestation prévue à l’occasion du soixantième anniversaire du petit séminaire Saint-Pie-X. Les autorités ecclésiastiques et politiques nous ont soutenus fortement dans cette « aventure », si j’ose dire. Je les en remercie sincèrement.

LDB : Dans quel état avez-vous trouvé l'établissement scolaire ?

PG : Le petit séminaire de Makoua est encore dans un bon état. Les anciennes bâtisses coloniales résistent aux intempéries. À côté du petit séminaire se trouve le lycée Champagnard qui, lui, est un peu délabré, parce que le suivi n’est pas aussi pointu que celui du séminaire. Aujourd’hui, le petit séminaire est pratiquement intégré dans la ville de Makoua qui se modernise progressivement à la faveur de la municipalisation. Vous savez que cette ville est un lieu touristique du fait qu’elle est le point de passage de l’équateur et à cause également de bien d’autres atouts naturels.

LDB : Qu’avez-vous fait concrètement au cours de ce pèlerinage ?

PG : Nous avons consacré ces jours aux prières, aux échanges, aux activités culturelles et sportives ainsi qu’à tracer des perspectives d’avenir. Nous sommes à une époque où, au Congo, on parle de plus en plus de la réhabilitation des lieux de mémoire et nous avons su intégrer cette dimension dans tous nos échanges, à cette occasion. Nous avons mis à profit ce pèlerinage pour poser la première pierre pour la construction d’une bibliothèque qui sera numérique et classique. Elle sera ouverte au grand public et particulièrement aux séminaristes et lycéens de Makoua. Nous pensons que ce pèlerinage ne sera pas un feu de paille ; il suscitera des actions qui méritent d’être pérennisées.

LDB : Envisagez-vous d’organiser un autre pèlerinage dans quelques années ?

PG : Effectivement, la question de la périodicité se pose. Il ne serait pas normal qu’une telle initiative se limite à une seule édition. Tout à l’heure, quand j’ai parlé de l’intérêt de la réhabilitation des lieux de mémoire, je voulais dire que là où le progrès de l’homme est passé au Congo, il est nécessaire de s’y rendre pour pouvoir se ressourcer. À cet effet, nous avons mis en place un comité de suivi technique et scientifique qui a pour mission d’envisager toutes les formes d’actions de coopération avec les institutions nationales publiques ou privées et même les structures internationales. Vous savez que la plupart de nos lieux de mémoire, et notamment les églises, sont rattachés à une histoire coloniale. Il faudrait relancer ces anciens partenaires, ils pourraient réagir positivement.

LDB : Quel est l’intérêt pour les anciens séminaristes de se retrouver au sein d’une organisation ?

PG : Le regroupement des anciens séminaristes ou d’autres compagnons de quelque école que ce soit au sein d’une structure est très bénéfique pour le Congo. Vous constatez l’engouement qui se fait jour autour de l’école d’excellence de Mbounda, parce qu’elle constitue un pôle de formation de nombreux cadres congolais. Aujourd’hui, il n’existe plus d’internats qui permettaient le brassage des jeunes qui y cohabitaient sans considération d’ethnies et de religions. Ils constituaient de vrais lieux d’édification de l’unité nationale. Les anciens élèves des écoles religieuses ou laïques congolaises unis pourraient participer à cimenter l’unité nationale.

Roger Ngombé