Souvenir : quatre anciens joueurs du Congo honorés par Claude Ernest Ndalla

Mardi 12 Juillet 2016 - 15:00

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Jean Ikonga « Mermans », Désiré Mayala « Larbi », Boniface Kibiassi « Vignal » et Robert Ndouri « Piantoni », quatre des cinq survivants de l’équipe nationale du Congo qui avaient participé en 1960 aux Jeux de la Communauté à Madagascar ont eu droit à une réception au domicile de l’ancien ministre Claude Ernest Ndalla.

Initiée par un ancien diable rouge, Foundoux Mulélé en sa qualité de président de l’Union des anciens footballeurs internationaux du Congo, cette rencontre intitulée « rencontre avec le passé à la recherche des souvenirs », leur a permis de se souvenir du passé tout en portant un regard critique sur la santé actuelle du football congolais. « Nous avons ici réuni grâce à Mulelé, les rescapés de l’équipe du Congo aux Jeux de la communauté à Madagascar qui sont devenus les jeux de l’amitié avant  de devenir les Jeux africains. Il est important de nous rappeler d’où nous venons. Vous ne pouvez pas admirer aujourd’hui, le petit fils de quelqu’un sans savoir qui était son grand père », a souligné Claude Ernest Ndalla.  Foundoux Mulélé a? quant à lui expliqué que le passé permettait de réactualiser le présent pour espérer un bel avenir.

Les vacances de  Jean Ikonga à Brazzaville tombait à pic, selon lui.  L’ancien joueur de l’Etoile du Congo  aujourd’hui âgé de  82 ans est, selon son propre témoignage, le premier Brazzavillois à porter le maillot de l’Olympique de Marseille. Après l’OM, il a joué à Annecy  en France.  La présence de Désiré Mayala (ancien milieu du terrain de Lorraine de Brazzaville lui a rappélé  la rivalité qui existait entre l’Etoile du Congo et Lorraine de Brazzaville. «  Pour moi, c’est  un grand plaisir de retrouver  Mayala Désiré.  Nous ne sommes pas vus depuis 3 ans. Il était dans Lorraine et moi  dans Etoile du Congo. Entre ces équipes, il y avait toujours des bagarres après les matches. Mais les sélections ont aboli cette histoire de vouloir toujours se battre », a-t-il commenté avant d’évoquer les Jeux de la communauté. « C’était quelque chose de nouveau pour moi, malheureusement on avait rien rapporté comme médaille. »

Au cours de cette compétition, le Congo se classait 4e. Il bat la Côte d’Ivoire 3-1 avant de s’imposer devant le  Niger 11-0. Battu par la France 1-4 , il finit en beauté la compétition en gagnant  le Tchad 4-2.  Grâce à ces résultats, a témoigné Désiré Mayala «Larbi  », le Congo était  considéré comme l’un des grands du continent  au football.  Mais les contre-performances d’aujourd’hui l’ont relégué.  « Même étant en bonne santé, je ne vais plus au stade. Parce que  dans le temps nous étions craints de toute l’Afrique. Le petit Congo que vous voyez. Nous étions les Brésiliens de l’UAM.  Mais maintenant, on perd même face aux équipes qui n’avaient pas notre niveau. Il n’y a plus rien aujourd’hui. Il faudra qu’on se réunisse pour voir ce que nous pouvons faire face à cette situation…Quand je demande à  mes joueurs qui y vont souvent, ils me répondent: Papa, nous avons été battus. Vraiment c’est embêtant », a-t-il  expliqué,  déplorant également  le manque d’une véritable politique de détection.  

« Pendant les Jeux de la communauté, j’ai été sélectionné en étant étudiant. Maintenant on en trouve pas  les élèves-étudiants sélectionnés. Notre football ne s’arrête qu’au haut niveau. On ne va pas jusqu’aux jeunes âges. On ne peut pas détecter les jeunes qui jouent bien. C’est parce qu’il n’y a plus de championnats des jeunes. Il faut refaire la façon d’organiser nos championnats », a-t-il commenté. Désiré Mayala rappelons, est l’un des artisans de la victoire des Diables rouges à la 8e édition de la Coupe d’Afrique des nations  en 1972 à Yaoundé au Cameroun.  Il était entraîneur aux côtés d’Adolphe Bibanzoulou. Robert Ndouri Piatoni, également ancien entraîneur des Diables rouges a déploré l’incompétence des dirigeants qui n’arrivent pas à proposer aux Congolais une équipe type.

« En ce moment le football a évolué. Il y a d’abord beaucoup de facteurs. Il faut voir des acteurs pour qu’on puisse aller plus loin.  Malheureusement, il manque des éléments valables parce qu’à notre époque ce n’était pas ça. Il y avait l’amour de l’équipe. Or aujourd’hui, c’est d’abord le problème d’argent. Quand j’ai emmené l’équipe nationale au Caire en 1974, nous sommes arrivés jusqu’en demi-finale. Malheureusement à l’époque, il n’y avait pas de prolongations, parce qu’on ne pouvait pas effectuer des changements des joueurs. Ce que nous regrettons actuellement, le Congo n’a plus d’équipe type », a souligné l’ancien avant- centre des Diables noirs et ancien entraîneur.

Boniface Kibiassi « Vignal », ancien gardien des buts, a témoigné sur une formidable entente qui régnait au sein de l’équipe. C’était selon lui , leur principale force.  « On avait une entente entre les joueurs. On a été très touché quand on perd un match. Si on gagne on fête ensemble. Nous étions quatre gardiens. On faisait la rotation à chaque déplacement », a-t-il justifié.

James Golden Eloué

Légendes et crédits photo : 

les anciens Diables rouges avec Claude Ernest Ndalla (Photo Adiac)

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