Sport et justice : la Fédération de judo porte plainte contre le COC

Lundi 17 Mars 2014 - 20:27

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Le président de la Fédération nationale congolaise de judo (Fénacoju), Francis Bimwala, a déclaré le 13 mars, au cours d’une conférence de presse, qu’il a mis en application sa menace d’ester en justice contre le Comité olympique congolais (COC) pour usurpation du pouvoir.

C’est une première dans l’univers sportif congolais qu’une fédération sportive, forte de son personnalité juridique, traduise en juste l’instance nationale olympique en justice. Francis Bimwala avait fait part de ces menaces le 8 mars déjà devant la presse. Ce jour-là, il affirmait que le ministre des Sports, Banza Mukalayi, l’avait reçu en audience et agréé le comité exécutif élu en décembre 2013 à Goma au cours d’une assemblée générale extraordinaire élective, en marge du championnat national de Judo. Francis Bimwala avait même indiqué que le ministre des Sports venait de prendre connaissance de la lettre du président de la Fédération internationale de judo, Marius Vizer, demandant de stopper la confusion entretenue au sein du judo congolais « Dès cet instant, le ministre de tutelle a signé la correspondance adressée à son collègue le ministre délégué aux Finances en vue de l’exonération d’un lot de judokas et tacitement à agréer le comité exécutif de la Fénacoju en annulant toutes les mesures de gel contre notre fédération », ajoutait le président de la Fénacoju.

Le conflit entre la Fénacoju et le COC résulte de l’initiative de l’institution olympique nationale de mettre en place une commission ad hoc chargée de régler les conflits au sein de trois fédérations sportives, notamment les Fédérations de judo, du karaté et d’athlétisme. Soutenu par l’administration des Sports, le COC avait donc rejeté les élections organisées à Goma par la Fénacoju parce qu’étant non conformes à ses statuts et à l’absence des représentants de l’administration des Sports, du COC et de la Fédération au sein de la commission électorale. Par ailleurs, la Fénacoju, en tant qu’ASBL, devrait organiser ces élections à Kinshasa où est domicilié son siège social.  « La Fénacoju avait, conformément aux prescrits de ses statuts (articles 38 et 39), adressé des correspondances à l’administration des sports et au COC pour requérir l’envoi de leurs délégués respectifs en vue de participer à l’organisation de l’assemblée générale ordinaire, statutaire et extraordinaire élective. Indifférence, absence injustifiée et fin de non-recevoir, telles ont été leurs réactions. Dès notre retour de Goma, le COC s’est manifestement accordé le luxe de concocter une commission chargée de conciliation des litiges…», a rétorqué Francis Bimwala.

Rappelons que la Fénacoju couve dans une crise intestine qui ne dit pas son nom depuis plusieurs mois. Même au sein du comité, il y avait division jusqu’à l’organisation des élections à Goma en décembre 2013. Et Francis Bimwala, élu depuis 2005 à la tête du judo congolais, a rempilé, au terme d’un scrutin contesté par une importante frange du monde du judo congolais. « C’est un peu par défi qu’il se maintient à la tête de la Fénacoju et nous avons voulu réconcilier les parties en conflit, mais le président Bimwala n’a répondu présent à aucune de nos réunions de conciliation au sein de la commission ad hoc », a-t-on laissé entendre du côté du COC. L’on attend toujours voir l’issue de ce conflit entre désormais la Fénacoju et le COC.

Martin Enyimo