Sportissimo : le nzango bénéfique pour la santé de la femme

Samedi 16 Juin 2018 - 13:27

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 Le nzango a fait, comme la boxe des pharaons moderne, son entrée triomphale dans la sphère olympique, comme discipline sportive officielle, au terme de sa démonstration du 4 au 19 septembre 2015 à la cité de la concorde de Kintélé, lors des onzièmes Jeux africains de Brazzaville appelés Jeux du cinquantenaire. Ce sport qui se joue entre les danses et les chants moulés au jeu de pieds et claquement des mains, attire une affluente curiosité des hommes à la recherche du beau spectacle corporel.

Depuis sa codification, le nzango se pratique aux normes du respect de l’art de sa modernité. Le nzango moderne en République du Congo avait été déjà adopté par décret et arrêté ministériel en 2005. Dès sa réglementation, les associations officielles ont commencé à être organisées. En 2009, la République démocratique du Congo l’intègre dans sa législation sportive grâce à notre consœur de la "RTNC Développement", Dédé Mujinga Tshienda. Les deux pays sont ainsi engagés à développer ce jeu purement traditionnel des femmes africaines pour en faire un sport continental, avec la vision de l’introduire dans les autres continents du monde d’ici à 2030. C’est l’objectif que s’est assigné la Confédération africaine de nzango (Canza), qui est sortie des entrailles des 11es Jeux africains de Brazzaville de 2015. Elle tient à rendre ce nouveau sport populaire dans tous les Etats membres de l’Union africaine, en rassurant que ce sport est bénéfique pour toutes les femmes et filles du continent. Et cette confédération, présidée à titre expérimental par Blanche Atipaut, se dote pour mission la création des fédérations de nzango en Afrique. Il y a lieu de rappeler que le nzango moderne a été codifié par le Congolais Titov, résident à Pointe-Noire. Il a introduit des normes et des règles de jeu.

Les innovations de Titov
Avant, le nzango se jouait en traçant seulement une ligne au milieu pour séparer les deux équipes. Elle pouvait être franchie par les joueuses, dont le nombre est passé de six à dix-huit : onze joueuses sur le terrain et sept remplaçantes. Le terrain est délimité par deux bandes rouges transversales et au milieu, deux bandes jaunes. Aux extrémités, deux bandes vertes dans le sens de la largeur. Le terrain de jeu est composé de quatre bandes de dix-huit mètres dont deux bandes rouges au sens de la longueur et, au milieu, deux bandes jaunes. On sort et on entre uniquement là où il y a des bandes vertes. Le jeu se déroule entre les bandes rouges et les bandes jaunes de chaque côté du terrain. On ne franchit pas la bande rouge qui est une zone interdite. En cas de violation, la joueuse est exclue et reçoit un carton rouge. Si elle piétine la bande jaune, la joueuse est exclue pour deux minutes ; lorsqu’elle reçoit un second avertissement, elle est exclue définitivement.
Comme dans toutes les autres disciplines sportives organisées, il y a les officiels, un arbitre central secondé par un assistant, un commissaire au match. Chaque équipe choisit sa jambe, soit "Nzela" parallèle, soit "Kange" croisée. Le jeu se joue en deux parties de vingt-cinq minutes chacune, soit cinquante minutes de match. La joueuse qui, durant le jeu, élimine cinq joueuses d’affilée de l’équipe adverse marque un point et lorsqu’elle s’arrête à quatre, la partie est reprise. A la fin, s’il reste deux joueuses, celle qui gagne marque le point pour son équipe.
Ce sport qui a pris de l’ampleur produit des effets bénéfiques sur la santé de la femme et surtout en matière de traitement contre l’obésité. Certains médecins ont encouragé les femmes à s’y mettre, considérant de plus en plus que cela pouvait aussi aider à régler quelques conflits familiaux.

Chapeau bas à Sophie Aminata Cissé Adjakou
 La nouvelle Fédération congolaise de nzango (Féconza), pilotée avec dextérité par Sophie Aminata Cissé Adjakou, a interdit l’entrée dans les bars dancing aux équipes après les matches, en raison de l’intense effort physique déployé sur le terrain. Chaque équipe a l’obligation de prévoir sa glacière de boisson pour une consommation sur place.  Les sanctions sont réservées à l’encontre des équipes récalcitrantes (sic).
 Après un travail de fourmi au sein de la Féconza depuis son élection , le 29 octobre 2016, la nouvelle présidente se tire tant bien que mal d’affaire : l’organisation et la promotion de la pratique du nzango sur toute l’entendue du territoire national, l’organisation technique et administrative de ce sport, l’établissement de bonnes relations entre les instances nationales et internationales, l’octroi des licences fédérales aux joueuses, aux officiels techniques et entraîneurs, la délivrance des agréments d’affiliation et l’organisation des compétitions nationales dans le respect des textes olympiques et ceux régissant les sports en République du Congo.
Sophie Aminata Cissé Adjakou organise les compétitions officielles dans les gymnases et non en plein air comme autrefois. Nous avons noté, comme réalisations à son actif : la tenue du Conseil fédéral inaugural ; la restructuration des ligues départementales, huit ligues sur douze ; le tournoi "Femme et sport" à Brazzaville, le 8 mars ; le championnat national à Brazzaville ; l’organisation d’un tournoi international regroupant les équipes de Kinshasa (RDC) et celles d’Oyo (République du Congo). Elle a assuré la formation théorique et pratique des officiels techniques, innovant par l’introduction des licences à trois volets. La présidente de la Féconza continue avec sa campagne d’affiliation pour l’augmentation de nombres d’équipes.

 

                                          

Pierre Albert Ntumba

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