Succession de Malumalu : la société civile appelée à faire diligence

Lundi 12 Octobre 2015 - 16:56

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Des voix s’élèvent déjà pour proposer à ce que le prochain candidat à la présidence de la centrale électorale soit désigné lors d’une assemblée générale à laquelle prendront part toutes les composantes de la société civile.

Depuis le 10 octobre, la Céni est décapitée. Elle n’a plus de président. L’abbé Apollinaire Malumalu qui, jusque-là, présidait aux destinées de cette institution d’appui à la démocratie vient de rendre le tablier. « Sur conseils de mes médecins, j’ai décidé de démissionner pour raison de santé », avait-il écrit dans une lettre adressée au président de la République alors qu’il se trouve en soins à l’étranger. Joseph Kabila, à en croire le communiqué officiel annonçant la décision du prélat, n’a fait que prendre acte de la démission tout en demandant à la société civile dont il était de se réunir « pour désigner son remplaçant ». Dans l’opinion, l’on craint que ce nouveau développement de la vie politique congolaise n’affecte dangereusement un processus électoral déjà grippé ouvrant ainsi la perspective du glissement tant redouté.

Alors que le temps est désormais compté lorsqu’on s’en tient à l‘organisation  dans les délais des élections présidentielle et législatives prévues pour décembre 2016, la démission de Malumalu tend à mettre un bémol à la dynamique électorale qui tendait à se mettre en branle. L’homme de Dieu se retire au moment où un consensus s’est déjà dégagé autour d’un calendrier électoral réaménagé et en instance d’être publié, le temps que les parties prenantes à la tripartite (Céni-opposition-majorité) se mettent d’accord sur les modalités pratiques quant à sa mise en œuvre. La démission de Malumalu, dit-on, pourrait porter un coup d’estocade à cette dynamique et même contrarier la problématique du fichier électoral avec, à la clé, l’enrôlement des nouveaux majeurs. Alors qu’on n’est pas encore totalement sortis de l’impasse avec un processus électoral qui a du mal à prendre véritablement son envol, cette démission risque de compliquer la donne pour autant que le seul  remplacement de Malumalu constitue toute une autre équation difficile à gérer.

Une succession laborieuse

La société civile sera-t-elle en mesure de lui trouver rapidement un successeur ? Là est toute la question. Pour maints observateurs, les confessions religieuses (la composante de qui l’on attend la proposition d’un éventuel candidat à ce poste) risquent de faire durer le suspense comme autrefois à l’époque de la désignation du désormais ex-président de la Céni promu à ce poste contre la volonté de l’Église catholique qui ne s’est pas priée de l’excommunier. L’on craint que cette cacophonie souvent entretenue par les politiques dans le but de fragiliser la société civile ne ressurgisse et retarde l’avènement du successeur de Malumalu à la tête de la Céni.

Avec une société civile politisée à outrance et marquée par des luttes intestines sur fond de querelles de positionnement, il y a lieu de douter de la célérité des religieux à combler le vide lorsqu’on sait que les confessions religieuses aux doctrines variées ne développent pas forcément une même perception par rapport à cet enjeu vital pour le pays. La désignation après moult tergiversations des animateurs de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) est symptomatique de la cacophonie qui mine généralement  la société civile dans le choix de ses représentants dans les institutions. Des voix s’élèvent déjà pour proposer à ce que le prochain candidat à la présidence de la Céni soit désigné lors d’une assemblée générale à laquelle prendront part toutes les composantes de la société civile.

 Au-delà de son statut de religieux, d’aucuns pensent que le successeur de l’abbé Malumalu dont on disait proche du groupe dissident G7 via le MSR de Pierre Lumbi devra donner les gages de son indépendance vis-à-vis des forces politiques et sociales en présence. Tout l’enjeu de son mandat consistera à respecter le délai de l’organisation de la présidentielle et des législatives en décembre 2016.                 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Abbé Malumalu

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