Sud-Kivu : le gouverneur Marcellin Chisambo sur une chaise éjectable

Lundi 10 Juillet 2017 - 16:26

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Trente mille signatures sont déjà collectées par un groupe d’habitants de Bukavu qui exigent la déchéance du gouverneur 

Décidément le gouverneur du Sud-Kivu se trouve dans de mauvais draps. Après avoir réussi à différer l’examen de la motion de censure prise à son encontre par un groupe des députés provinciaux prétextant un déplacement pour des raisons d’État, le voilà aujourd’hui pris dans son propre piège. En effet, ladite motion reste toujours d’actualité et les dix-huit députés qui l'ont initié entendent aller jusqu’au bout de leur logique nonobstant les obstacles de tout genre érigés sur leur parcours. Le 17 juin, la plénière chargée de statuer sur cette motion n’a pu se tenir faute de quorum. Aujourd’hui, les députés provinciaux à la base de cette requête sont prêts à en découdre avec Marcellin Chisambo accusé notamment de déficience dans la gestion politique, administrative et sécuritaire de la province ainsi que d’opacité dans la gestion des finances publiques.   

Prenant le relais des députés provinciaux, les forces vives de la province du Sud-Kivi ont décidé, elles aussi, de s’immiscer dans cette démarche visant la tête d’un gouverneur visiblement honni par ses administrés. Depuis quelques jours déjà, une pétition circule parmi la population avec pour objectif déclaré d'obtenir la déchéance de Marcellin Chisambo. Sans attendre, les initiateurs de la pétition ont amorcé la campagne de récolte des signatures et, en un temps recors, ils sont parvenus à recueillir près de trente mille signatures. Ils comptent aller jusqu’à cent mille signatures pour donner un peu plus de relief à leur action qui demeure avant tout légale, c’est-à-dire conforme à l’article 27 de la Constitution qui stipule ce qui suit : «Tout Congolais a le droit d'adresser individuellement ou collectivement une pétition à l'autorité publique qui y répond dans les trois mois. Nul ne peut faire l'objet d'incrimination, sous quelque forme que ce soit, pour avoir pris pareille initiative ».

Les pétitionnaires ont le soutien de dix-huit députés provinciaux ayant signé la motion de censure. Quant à ceux qui ne l’ont pas encore signé, ils sont exhortés par la population du Sud-Kivu à le faire le plus rapidement possible pour être en phase avec la volonté populaire. « C’est le moment pour que le pouvoir central qui a plusieurs fois inhibé les actions des députés comprenne que ce n’est plus une action d’un seul député mais que c’est toute la population qui en a marre », a déclaré Christopher Bisimwa, l’un des sensibilisateurs de la pétition.         

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Marcellin Chisambo

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