Suspension des activités sportives : les plus jeunes à l’encontre des mesures

Mercredi 3 Juin 2020 - 14:50

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Dans plusieurs quartiers des grandes agglomérations du Congo, les activités sportives sont toujours pratiquées malgré la suspension, jusqu’à nouvel ordre, de toutes les compétitions sportives de masse sur le territoire national.

Depuis la suspension des activités sportives, le 16 mars dernier, les jeunes continuent d’envahir quelques espaces urbaines pour y pratiquer les jeux collectifs comme le football, le basket et autres, sans prendre en compte les mesures barrières contre la Covid-19.« Dans certains quartiers de nos villes, les jeunes continuent à pratiquer des sports collectifs, au mépris des mesures de protection édictées dans le cadre de la lutte contre la Covid-19 », déplorait le président de la République, le 30 avril dernier lors de son message à la nation.

Ce constat est bien réel puisque malgré les mesures de prévention contre le coronavirus édictées par le gouvernement, notamment le port obligatoire de masque ou le respect de la distanciation, les jeunes sportifs passent outre toutes ces instructions pendant la pratique de leur sport favori.

 A Brazzaville par exemple, les jeunes sont organisés en groupe et passent presque toutes leurs journées dans les terrains de fortune ou dans les rues où ils pratiquent le sport sans respecter les mesures barrières. Les dojos étant fermés, certains pratiquants des arts martiaux se retrouvent à la corniche soit aux alentours de l’hôpital de Base de Bacongo, au lycée de la Révolution, au stade primus, au stade Alphonse Massamba-Débat, vers le gymnase Nicole-Oba ou dans la cour du CEG Matsoua pour s’entrainer chaque soir.

Les footballeurs se donnent rendez-vous dans les parcelles non construites de la capitale pour se distraire ou encore au terrain du CEG Angola Libre, à l'annexe du stade Alphonse Massamba-Débat, aux CEG Mfilou, Jacques Opangault, 8 mars 1965, à l'annexe des gymnases Nicole-Oba et Henri-Elendé, ainsi qu’au lycée A .A Neto, pour les compétitions. Les pratiquants de basketball aussi squattent quelques espaces publics afin de pratiquer leur sport, sans se soucier des conséquences de la Covid-19.

Certains jeunes justifient leurs choix

A en croire certains jeunes que nous avons rencontrés sur le terrain, plusieurs raisons les poussent à se retrouver sur l’aire de jeu. Ils estiment que le manque de distraction peut conduire à la dépression. « Je ne peux pas passer toute une journée à la maison sinon j’aurai des débats inutiles avec mes frères et sœurs. Je préfère passer mon temps ici avec mes amis », a indiqué Loïck.

 D’autres par contre pensent que le fait de rester figer à la maison impactera leur vie professionnelle. Ainsi, ils préfèrent organiser des entraînements collectifs pour échanger les connaissances et perfectionner leurs techniques de combat. « Je pratique le karaté depuis près de cinq ans. Les conditions de la maison ne sont pas favorables pour que je m’entraine seul et garder ma forme. Je sais que la maladie existe mais nous sommes fatigués de rester à la maison, surtout que les écoles sont fermées », a expliqué Arthur dit « MeJamais taper ».

Au regard des cas de contamination déja enrégistrés au Congo, il est important que les pouvoirs publics mettent en place des stratégies susceptibles de réduire voire même interdire jusqu’à nouvel ordre ces genres de regroupement qui, risquent de constituer sans nul doute des foyers de contamination et de propagation de la Covid-19.

 

 

 

Rude Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Les jeunes pratiquent le sport/Adiac

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