Tension artérielle : une maladie aux conséquences graves

Lundi 22 Janvier 2018 - 18:15

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La problématique a été évoquée, le 18 janvier à Brazzaville, par des médecins lors de la table ronde organisée au Centre inter-Etat d’enseignement supérieur en santé publique d’Afrique centrale (Ciespac) sur le thème " L’hypertension artérielle".

La rencontre s’inscrivait dans le cadre de la première édition dénommée « Les jeudis du Ciespac », une initiative de cet établissement, a expliqué son directeur, le Pr Pierre Marie Tebeu. L’objectif principal a été de rendre visible et accessible le Ciespac au grand public tous les jeudis du mois sur les questions de santé.

Les autres objectifs poursuivis consistent à informer le public sur les aspects épidémiologiques, cliniques thérapeutiques de la maladie, les possibilités liées à la promotion de la santé et à la prévention de l'hypertension artérielle au Congo et en Afrique centrale ; mettre à la disposition des étudiants du Ciespac des données factuelles récentes relatives à cette maladie et sur lesquelles pourrait reposer un programme virtuel de lutte dans les pays de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale.

Pierre Marie Tebeu a dévoilé la vision du centre qui se résume en quatre axes:  la communication à travers l’édition d’un bulletin d’information bimestriel, la diffusion de messages publicitaires radiotélévisés et le partenariat avec d’autres institutions de santé publique, la révision des stratégies de formation et la visibilité du centre. 

L’hypertension artérielle est une maladie peu connue qui n’a pas de vaccin, a-t-il expliqué. Les causes sont inconnues à plus de 90% de cas, a-t-il poursuivi, avant d’indiquer que la prévention permet la survie en évitant les complications.

Selon le directeur du Ciespac, il existe deux types de préventions : primaire et secondaire. La première consiste à surveiller le taux de cholestérol, diminuer la consommation de l’alcool, tandis que la seconde consiste à surveiller la tension une fois par an et respecter les règles de la prévention primaire.

Dans sa communication sur "La tension artérielle, aspect épidémiologique et clinique", le Dr Passi Louamba, cardiologue,  a recommandé la modification du style de vie afin de prévenir la maladie. Cette prévention consiste à consommer beaucoup de légumes et fruits, pratiquer du sport à l’exemple de la marche, réduire la consommation de tabac ainsi que du sel à 30 %.  

Selon lui, trois études menées récemment à Brazzaville dans la tranche d’âge de 24 à 64 ans, a montré que le taux de prévalence est de 32 ,5 %. Les conséquences de l’hypertension artérielle peuvent être dévastatrices au niveau des reins, de l’œil, du cerveau, du cœur : des hépatites mortelles.    

Pour sa part, le Pr Clautère Itoua, gynécologue-obstétricien, a souligné, dans son exposé sur le thème « Tension artérielle et grossesse », le risque chez la femme enceinte car la maladie peut entraîner la mort chez la mère et l’enfant. A cet effet, a-t-il expliqué, le rôle du gynécologue est de maintenir la tension de la femme enceinte à 14/9, à l’opposé du cardiologue qui normalise la tension de la patiente.  La femme n’est pas soumise à un régime sans sel mais plutôt au repos. La tension artérielle est la deuxième cause de mortalité maternelle et la première cause périnatale, a-t-il dit, avant d'indiquer que les conséquences chez la mère se situent au niveau du cœur, du cerveau, du foie, souvent avec création des caillots au niveau du sang. Chez l’enfant, au niveau du cordon ombilical, on assiste à un retard de croissance ainsi qu’à une naissance prématurée.  

 Notons que la table ronde sur l’hypertension artérielle a été ouverte par le directeur général des hôpitaux et des organisations des soins, Ulrich Judicaël Biez, en présence de l’ambassadrice de Côte-d’Ivoire au Congo, le Pr Thérese Aya N’Dri Yoman, et la représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) au Congo, le Dr Fatoumata Binta Tidiane Diallo.

Les échanges ont permis de renforcer et de promouvoir les actions du centre en faveur de la population pour la prévention et le diagnostic précoce de cette maladie afin d’éviter des complications plus graves comme les accidents vasculaires cérébraux et autres maladies. 

 Le Dr Fatoumata Binta Tidiane Diallo a souligné la gravité de la maladie chez les adultes dans la région africaine de l’OMS. Selon elle, sur un milliard de personnes dans le monde, 9, 4 millions sont détectées chaque année.

 

 

  

 

Lydie Gisèle Oko

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