Terrorisme : de possibles attaques au Ghana et au Togo, selon Accra

Samedi 16 Avril 2016 - 13:45

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L’Agence de sécurité ghanéenne a indiqué qu’après les récentes attaques terroristes de grande envergure au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire, le Ghana et le Togo font dorénavant partie de prochaines cibles d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Une information qui se base sur les aveux d’un présumé terroriste interrogé en Côte d’ivoire.

Dans une note adressée au département en charge de l’immigration du Ghana, le secrétariat du Conseil de sécurité nationale a confirmé que la menace d’une attaque terroriste dans les deux pays est « réelle ». L’information a été révélée par plusieurs médias du pays après que la note secrète du service de renseignements ait fait l’objet d’une fuite.

Malgré cela, l’agence a appelé à « une surveillance accrue des frontières, de même qu’au profilage complet des personnes venant notamment du Mali, du Niger et de la Libye ». Le président ghanéen, John Mahama a, en ce qui le concerne, tenu à rassurer les Ghanéens en ces termes : « Nous avons formé nos propres forces spéciales. Nous nous préparons à une telle éventualité, mais nous avons besoin de la vigilance du public »

Outre ces deux pays, d’autres comme le Sénégal ou la Mauritanie figurent aussi parmi les prochaines cibles des terroristes. C’est pour avoir réalisé cette menace que le président sénégalais, Macky Sall avait annoncé dans un discours prononcé le 4 avril à l’occasion du 56e anniversaire de l’indépendance de son pays, sa décision de renforcer la sécurité à travers le Sénégal. « J’ai décidé de renforcer les moyens humains et matériels de toutes nos forces et de défense et de sécurité pour nous adapter aux nouveaux défis », avait-t-il indiqué, ajoutant que l’Etat veille toujours à la sécurité des personnes et des biens. « Ces défis nous interpellent tous, dans un contexte mondial et sous-régional marqué par la multiplication des menaces. Nous vivons, en effet, une situation inédite, qui appelle de chacun de nous un comportement citoyen et une vigilance plus accrue », avait-il souligné.

La décision du président Macky Sall est saluée par le peuple et les responsables militaires qui ont appelé à faire face aux menaces terroristes d’où qu’elles viennent, malgré le fait que le chef de l’Etat sénégalais n’a pas jusqu’à ce jour évoqué les nouveaux moyens dont seront dotées les forces de sécurité de son pays pour contrer la menace djihadiste.

Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, le gouvernement sénégalais a octroyé des ressources-records aux manœuvres militaires conjointes de Flintlock international avec les Etats-Unis en février dernier. Le pays est l’un des cinq pays de la région, avec le Ghana, la Guinée, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire où les militaires américains ne sont pas autorisés à voyager, sauf pour des missions officielles, en raison du risque terroriste.

Ancienne colonie française, le Sénégal a, jusqu’à présent, échappé aux attaques perpétrées par des groupes liés à Al-Qaïda et qui ont fait des dizaines de morts dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest : le Burkina Faso, le Mali et la Côte d’Ivoire.

Des menaces d’attaques terroristes signalées çà et là à travers le continent africain devront pousser les Etats d’Afrique à s’organiser pour parer à d’éventuels attentats,  à l’instar de ce que la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CENSAD) a fait pour défier les terroristes. Les ministres de la Défense ou représentants de 27 pays de cet espace communautaire ont convenu récemment de renforcer leur coopération en matière de lutte antiterroriste, lors d’une réunion à Charm Al-Cheikh, dans la péninsule égyptienne du Sinaï.

A cette occasion, les pays concernés se sont mis d’accord pour « un renforcement de la coopération dans la lutte antiterroriste ». Ils  ont également mis l’accent sur la nécessité de travailler sur l’assèchement des sources de financement des organisations terroristes à travers la mise en place de mécanismes de coopération et de coordination pour lutter contre la criminalité transfrontalière, en particulier le trafic de drogue, d’armes et d’êtres humains et le blanchiment d’argent. Comme certains Etats d’autres régions d’Afrique, plusieurs membres de la CEN-SAD sont confrontés aux violences des djihadistes qui ont tué des milliers de personnes dans des attaques dans la région et pris même le contrôle de secteurs dans certains de ces pays, comme en Libye.

 

Nestor N'Gampoula

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