Transport aérien : la RDC frappe à la porte de l’Afraa

Mercredi 11 Novembre 2015 - 15:45

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Des contacts seraient en cours entre le pays et l’Association des compagnies aériennes d’Afrique (Afraa) pour une éventuelle adhésion au sein de cette grande plate-forme panafricaine, qui a organisé avec succès sa 47e assemblée générale annuelle à Brazzaville, en République du Congo. Officiellement, le Zimbabwe a pris le relais de Brazzaville à la présidence de l’association.

L'assemblée annuelle a eu lieu du 8 au 10 novembre sous le haut patronage du président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso. En chiffres, la réunion représente trois jours de travaux, trente-cinq compagnies aériennes africaines invitées, quinze exposants, trois cents participants et une centaine de médias nationaux et internationaux dont ceux de la RDC. Le défi poursuivi par ces compagnies aériennes africaines est d’arriver à faire face à la concurrence étrangère croissante dans un secteur où l’Afrique tout entière ne représente que moins de 3% du trafic aérien mondial. D’où l’urgence d’examiner les voies et moyens de mettre en œuvre dès janvier 2017, dans le cadre de la Décision de Yamoussoukro de 1999 qui a pris trop de retard le principe de libre accès des transporteurs aériens publics aux liaisons interafricaines.

En effet, rien ne saurait justifier que le voyageur d’Afrique centrale paie plus cher pour se rendre en Afrique de l’Est, dans le même continent, alors qu’il paie moins cher pour passer du bon temps à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis. Justement, cette assemblée des transporteurs tente d’apporter des réponses durables aux désagréments précités et tant d’autres d'ailleurs. Parmi les défis futurs, il y a le processus de libéralisation qui devrait permettre une baisse des coûts de l’ordre de 40%, voire plus. Au-delà, il faut citer l’amélioration des infrastructures aéroportuaires (pistes, aérogares, etc.). L’association propose de faire fonctionner les aéroports 24 h sur 24. Des changements sont attendus également dans les procédures de dédouanement jugées encore trop complexes en Afrique.

Pour la région, Il est important de réussir ce pari car le trafic aérien doit doubler avec la Constitution progressive d’une classe moyenne africaine. La bonne nouvelle est la présence des plus grandes compagnies aériennes de l’Afrique par la taille, notamment celles de l’Afrique du Sud, du Kenya, de l’Égypte, du Nigéria et de l’Éthiopie, au sein de l'Afraa. L’objectif est d’atteindre au moins vingt pays membres d’ici à janvier 2016. Certains pays dont l’Ouganda, les Seychelles et le Tchad sont en train de bien évoluer dans leurs procédures d’adhésion.

La RDC partante

Quarante-quatre pays membres de l’Union africaine ont accepté d’ouvrir des marchés. Cela concerne globalement plus d’un million de voyageurs et 155 000 emplois. Ils doivent agir dans plusieurs domaines, en l’occurrence la sécurité, la réglementation, les infrastructures et la baisse des coûts. Mais il y a des résistances inexpliquées à telle enseigne que seulement onze États se sont engagés, du moins à ce stade, dans cette voie lors du sommet de l’Union africaine, au début de l’année. « Nous espérons vivement que les autres pays vont emboîter rapidement le pas. (…) Ce sont les compagnies aériennes africaines locales ou régionales qui vont en bénéficier. Avec le temps, il y aura certainement des rapprochements qui conduiront à des espèces de groupes africains », a déclaré la présidente sortante de l’Afraa et directrice générale d’Ecair, la compagnie aérienne publique de la République du Congo, Fatima Beyina-Moussa.

Dans le lot des retardataires, il y a la RDC qui frappe déjà à la porte de l’Afraa. « Nous avons observé que la RDC a créé sa ligne aérienne qui fera, pour le moment, des vols domestiques. Pour l’heure, l’on attend et l’on observe car c’est un partenaire potentiel. Nous verrons les progrès de la toute nouvelle compagnie ». Il n’y a pas eu encore de contact direct entre l’Afraa et la direction de la nouvelle compagnie aérienne, Congo Airways. « Un jour, je me rapprocherai certainement du directeur général pour discuter avec lui et voir l’évolution de la compagnie ». Mais il est vrai que la compagnie publique de la RDC ne fait pas encore partie de l’Afraa mais elle a bien introduit son dossier de demande pour intégrer l’association, a confirmé Fatima Beyina-Moussa.

Quant à Ecair, elle poursuit son ascension dans le marché congolais. « Pour nous, il y a une possibilité de capitaliser le marché qui représente dix fois celui de Brazzaville. Nous avons créé une agence à Kinshasa. Ensuite, nous avons mis en place une navette pour permettre aux passagers de Kinshasa d’aller très rapidement au beach et de traverser le fleuve pour se rendre à l’aéroport de Brazzaville. Notre défi est d’arriver à les transporter de l’agence Ecair à Kinshasa à Maya-Maya en l’espace d’une heure », a expliqué Fatima Beyina-Moussa. Les destinations préférées des Congolais de la RDC sont Dubaï, Cotonou, Beyrouth et Pointe-Noire. Pour rappel, les onze États qui ont pris des engagements sont l’Afrique du Sud, le Zimbabwe, le Rwanda, le Kenya, la République du Congo, l’Éthiopie, l’Égypte, le Benin, le Cap-Vert et le Nigéria. Nous y reviendrons.

Laurent Essolomwa

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