Transport en commun : les wewa résistent à la décision de l’autorité urbaine

Lundi 11 Août 2014 - 19:38

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Les taxis-motos travaillent en dehors des heures de service indiquées par le gouverneur afin de contenir l’insécurité qui va grandissante dans la ville.

Des taxis-motos sont toujours visibles dans les artères de Kinshasa en dehors des heures réglementaires fixées par le gouverneur de la ville-province. Pendant ces temps, ils fonctionnent dans la clandestinité, évitant des arrêts et autres endroits fréquentés. Cette situation est également soutenue par les usagers de ce moyen de transport, qui appellent l’autorité à repenser cette mesure, compte tenu des services que ces taxis-motos leur rendent. « Ces moyens de transport nous servent, surtout pendant ces heures tardives où les véhicules sont difficiles à trouver », tentent-ils de justifier. Pour certains, en effet, l’autorité devrait chercher à encadrer ce nouveau corps de motocyclistes, qui constitue une réalité actuelle pour la ville-province au lieu de chercher à le bloquer par des décisions qui, selon eux, ne résolvent pas le problème.

La loi est dure mais c’est la loi

Après leur grève du 5 août, les « wewa » ont notamment plaidé pour la cessation de service à vingt-deux heures au plus tard. Cette association a sollicité de l’autorité la prolongation du temps de travail. L’exécutif provincial de son côté a promis une réponse dans un délai bref. Mais, en attendant, la décision prise reste en vigueur étant donné que les raisons qui ont milité à la prise de cette mesure restent d’actualité. Cette décision du gouverneur de la ville, qui a été réitérée dans son message à la population de Matete, le 1er août, à l’occasion de l’inauguration du monument de l’Espoir marquant les soixante ans de cette municipalité vise à contenir l’insécurité créée par des malfrats qui utilisent des motos pour opérer. Dans son message, le maire de la ville-province de Kinshasa a indiqué que cette décision n’était que provisoire, le temps de juguler cette insécurité.

Outre la mesure de l’interdiction à tous motocyclistes de circuler sur le boulevard du 30 Juin ou les grandes artères de la ville, le gouverneur André Kimbuta Yango a encore interdit à ces derniers de circuler au-delà de 19 heures ni avant cinq heures. D’après le numéro 1 de la capitale, beaucoup de cas d’insécurité enregistrés ont comme auteurs les motocyclistes assimilés aux « wewa ». En plus de cette mesure, la plaque d’immatriculation est obligatoire pour tous les taxis-motos dont les conducteurs doivent porter des casques et des gilets marqués de numéros attribués par l’Hôtel de ville. Le port du casque est également obligatoire pour le client pris sur la moto. En attendant, ceux qui ont la malchance d’être appréhendés par les policiers de circulation routière se rendent compte de la rigueur de la loi, à moins qu’ils aient des mains tendres pour les corrompre. Par ailleurs, le gouverneur a également interdit la circulation sur les rues de Kinshasa des véhicules sans plaque d’immatriculation.

 

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des taxis-motos à Matete/Photo Adiac