Transport : la route nationale n°1 comble le vide du CFCO dans le Pool

Mardi 14 Février 2017 - 18:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Reliant Pointe-Noire à Brazzaville, la nationale n°1 joue un rôle stratégique dans l’économie congolaise. Depuis l’arrêt du trafic ferroviaire dans le département du Pool, cette voie permet d’acheminer des marchandises entre ces deux plus grandes agglomérations du pays.

Pour la plupart des importateurs, bien que le Chemin de fer Congo océan (CFCO) demeure un mode de transport de masse, cette route comble certaines de ses lacunes.

«Sur le plan du tonnage, nous payons plus moins cher sur la route que sur le CFCO. Nos produits arrivent à bon port par la route sans inquiétudes. Alors que sur la voie ferrée, il y a certaines tracasseries. On est à l’aise que quand la cargaison se trouve en gare», explique Médard Malonga, comptable au bureau de la société Jony à Brazzaville.

Cette société basée à Pointe-Noire, est spécialisée dans l’importation des produits congelés. Médard Malonga souhaite la reprise du trafic sur le CFCO dans le Pool, afin que les différents modes de transport (aérien, terrestre et ferroviaire) soient mis à profit dans les échanges entre la côte atlantique et l’hinterland.

Le silence du rail dans le Pool cause un manque à gagner à certaines entreprises. L’on peut notifier à titre indicatif, la Société nouvelle des ciments du Congo (SONOCC), basée à Loutété dans le département de la Bouenza.

«Nous payons plus cher en acheminant nos produits vers Brazzaville sur la RN1. Une tonne de ciment entre Loutété et Brazzaville nous coûte entre 15.000 et 17.000 francs CFA contre environ 7900 francs CFA sur la voie ferrée», déplore l’un des cadres de cette entreprise.

Selon lui, pour une cargaison de près de 30 tonnes de ciment, la SONOCC débourse 800.000 francs CFA pour le trajet Pointe-Noire/Brazzaville.  

Au-delà de l’aspect lié aux délais, l’on évoque également les difficultés liées à l’accès aux wagons au niveau du CFCO. La construction de la RN1 a facilité non seulement le rapprochement des deux villes mais aussi favorisé la mobilité des personnes et des biens.

D’une longueur de plus de 500km, la RN1 conforte sa vocation de route d’intégration régionale en Afrique centrale. Elle a été construite avec l’appui du gouvernement chinois pour une bagatelle de plus de 1000 milliards de FCFA.

L’importance de cette voie s’appréciait déjà favorablement après la mise en service du tout premier tronçon Pointe-Noire/Dolisie (160km) en 2011. Ce qui avait d’ailleurs permis aux autorités compétentes de mieux évaluer les flux du trafic et de porter la chaussée de cette voie à la classe T4, c’est-à-dire, 6000 véhicules par jour.

La fin des travaux du premier tronçon de la RN1 a été perçue comme une victoire sur la forêt montagneuse du Mayombe, qui représentait un véritable casse-tête pour les usagers.

Reliée à la RN2 à hauteur du village Yié, cette route permet de gagner  aisément d’autres pays de l’Afrique centrale tels le Cameroun, le Gabon, la République démocratique du Congo (RDC) et la République Centrafricaine (RCA).

Il s’agit d’un projet qui n’avait pas pu être réalisé dans le passé, en raison certainement de la complexité du relief et de l’implication des moyens financiers colossaux. Depuis sa concrétisation, plusieurs Congolais préfèrent voyager entre Brazzaville et Pointe-Noire par véhicule au détriment de l’avion et du train comme dans le passé.

Christian Brice Elion

Notification: 

Non