Transports et équipements : l’OEBK change d’animateur

Mardi 28 Novembre 2017 - 11:00

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Francis Wombali a officiellement pris les commandes de l'important service de l'État qui gère le péage et la maintenance du pont de Matadi, dit « Maréchal », en remplacement de Modéro Nsimba.

 

 

Créée dans les années 1972 par le maréchal Mobutu, l’Organisation pour l’équipement Banana-Kinshasa (OEBK) a occupé une place cruciale dans le secteur des transports en République démocratique du Congo (RDC). Organe de conseil auprès du gouvernement central sur les questions liées aux transports, l'OEBK est au cœur de quelques projets stratégiques comme la construction du port en eau profonde de Banana, du chemin de fer Kinshasa-Matadi et du chemin de fer Kisenso-Kimbaseke.

Quarante-cinq ans après sa création, le bilan reste assez maigre. Faute de moyens financiers, le seul grand projet réalisé est le célèbre pont Maréchal, un ouvrage métallique de 722 m de long qui traverse le fleuve Congo pour relier la partie Bas-Fleuve aux Cataractes. Pourtant, l’OEBK a porté en elle l’espoir du renouveau du secteur des transports grâce à un projet budgétivore qui promet de relancer durablement le pays avec l’érection du premier port en eau profonde de Banana. C’est le troisième grand chantier national à fort impact économique sur le pays, après Inga III et Zongo. Il permettra de construire un port très long, avec plus ou moins 1 600 m de quai. Son érection va permettre de récupérer les marchandises déviées vers Pointe-Noire, au Congo Brazzaville. Le projet de chemin de fer Banana-Matadi dépendra de la construction du port en eau profonde de Banana. Leur coût global est estimé au -delà de cinq milliards de dollars américains.

L’OEBK est une société à caractère technique qui fait face actuellement à bien des défis. Au premier plan, il y a le problème de la formation et la recherche par manque d’écoles professionnelles sur l’étendue du territoire national. Par conséquent, la plupart des sociétés publiques continuent à peiner pour recruter des jeunes capables de leur offrir leur expertise. Et le recyclage du personnel ne répond pas totalement à la forte demande en main d’œuvre technique qualifiée. Par ailleurs, le conflit des générations vient complexifier davantage l’équation. Beaucoup de jeunes ne peuvent percer dans un contexte de domination totale des anciens qui s’impliquent très peu dans la formation des recrues. Il n’est pas étonnant que le directeur général sortant n’ait pas hésité à placer son mandat sous le signe de la jeunesse à apporter à une société quadragénaire. À l’époque, il a appelé à un nouvel état d’esprit propice au développement de l’OEBK et à travers elle, de l’ensemble du pays.

Dès sa prise de fonction, le nouveau directeur général, Francis Wombali, a promis de s’appuyer sur la franche collaboration de l’ensemble du personnel de l’OEBK. Son prédécesseur, Modéro Nsimba, n’a pas manqué de mettre à sa disposition son expérience de quatre années à la tête de cette structure. Plusieurs dossiers se trouvent déjà sur la table du nouveau manager. Hormis les grands projets pour lesquels le service a mené d’importantes études ces dernières années, il y a des questions plus brûlantes. Nous citerons, par exemple, la pression grandissante des utilisateurs du pont Maréchal pour une révision à la baisse des frais de péage. En septembre dernier, les transporteurs ont menacé d’observer un arrêt d’activités au cas où l’OEBK n’apporterait pas de réponse à leur demande de baisse de 3 500 à 2 000 francs congolais par véhicule. Si les activités ne sont pas perturbées au port de Boma, l’on estime qu’au moins mille à mille deux cents véhicules passent chaque jour par le pont Maréchal au point de constituer la première source de revenus pour l’OEBK.

Laurent Essolomwa

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