Transports : « Louzolo » dans les trains…

Samedi 20 Décembre 2014 - 15:09

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La communauté religieuse de Louzolo-Amour ferait bien de compatir aux  voyageurs du chemin de fer.

Si le chemin de fer a fait des efforts pour assurer le transport de ses voyageurs, ceux-ci marquent par moments comme des à-coups. L’arrivée du train Gazelle a nettement rehaussé le niveau de ses prestations, c’est vrai. Les voyageurs peuvent accomplir le trajet Pointe-Noire – Brazzaville dans de bien meilleures conditions. À l’intérieur, le service aussi bien côté sécurité, restauration ou pour les conditions générales, la climatisation n’étant pas de trop en ces temps de grandes chaleurs. Tout semble y avoir été pensé pour aller d’une traite d’un point à l’autre sans les gros inconvénients d’il y a quelque temps (ce serait encore meilleur sans un système de vente de tickets compliqué pour rien).

Pourtant, il reste de sérieux efforts encore à faire à destination des populations riveraines de la voie ferrée, dans les tronçons inter-capitales (politique et économique). Pour celles-ci, restent valables les anciens « express », gloire d’hier et, surtout, le fameux train dit « Air Pool ». Pour aller de Nkayi, par exemple, à Mindouli ou Matoumbou, ce vieux tortillard reste le seul recours pour qui veut aller vendre manioc, haricot ou bananes vers l’agglomération offrant le plus de garanties de retour sur investissement, comme diraient les économistes. Mais il faut en payer le prix, au propre comme au figuré.

Mais « Air Pool » souffre. De sa vétusté, de son effroyable manque d’hygiène, du peu de voitures ayant des places assises ou du peu de celles dont les sièges tiennent. C’est pourquoi, lorsqu’une communauté religieuse comme la secte « Louzolo-Amour » réquisitionne un ou deux wagons pour convoyer ses adeptes vers quelque lieu de culte, entre Kibossi (son siège, où ne s’arrête que ce train) et d’autres localités de la voie ferrée, c’est littéralement la mort. Car la disponibilité des places pour les autres voyageurs s’en trouve réduite d’autant.

Et, naturellement, les contrôleurs sont d’une exemplaire rigueur dans la vérification des titres de transport à bord, peu pour venir en aide aux voyageurs exaspérés dans un train toujours bondé, toujours enclin aux pannes (et parfois aux accidents), toujours le dernier à recevoir l’accord à s’engager sur la voie. Il est arrivé qu’on le « relègue » sur un tronçon de garage, sans explication. Aux gares de changement d’équipes de mécaniciens, il est arrivé que « Air Pool » soit retenu plus de trois ou quatre heures sans garantie d’arriver à destination. Ce peu de souci pour les voyageurs confine à de l’irresponsabilité de la part du CFCO.

L’habitude consolidée de « Louzolo-Amour » de réquisitionner autant d’espace pour elle seule, au détriment des autres voyageurs, devrait interpeller cette communauté religieuse. Par compassion elle devrait, elle la première, réduire les occupations de wagons sur un train où ceux-ci n’ont d’ailleurs plus de wagon que le nom. Sur trois voitures, en réquisitionner deux, en temps de vacances de fin d’année, n’est pas vraiment une marque de fraternité évidente.

 

Lucien Mpama