Traque des forces négatives : reprise de la coopération militaire entre les Fardc et la Monusco

Samedi 30 Janvier 2016 - 15:47

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Les forces de la Monusco apporteront, au terme du nouvel accord militaire signé entre les deux parties, un appui logistique et militaire aux Fardc lors des opérations contre les groupes armés encore actifs dans la partie est de la RDC.

Après un gel de leurs relations qui a duré près d’une année, le gouvernement de la RDC et la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco) viennent de renouer le contact en s’engageant pour la reprise de la coopération militaire. C’est le 28 janvier que les deux parties ont officiellement pris cet engagement via la signature d’un nouvel accord militaire. Pour signer cet acte d’engagement, le ministre de la Défense de la RDC, Crispin Atama Tabe, était face à David Gressly, le numéro deux de la Monusco qui représentait le chef de Mission Maman-Sidikou en séjour à Addis-Abeba pour le sommet de l’Union africaine. Cet accord militaire remet sur orbite une coopération interrompue depuis février 2015 à la suite de quelques incompréhensions provoquées par la nomination dans la chaîne de commandement des Fardc de deux généraux soupçonnés de graves violations des droits de l'homme.

Les contours de cet accord de coopération militaire n'ont pas été divulgués dans les grandes lignes, mais tout ce qu’on sait est que la Monusco apportera un appui logistique et militaire aux Fardc lors des opérations contre les groupes armés encore actifs dans l’Est de la RDC. « La Monusco doit nous donner un appui logistique et un appui même au front (…) chaque fois que le besoin se fera sentir », a noté l’officiel congolais tout en martelant sur la détermination du gouvernement à mettre fin à l’aventure des groupes armés cette année, si possible avant le mois de juin. La priorité, a-t-il indiqué, sera donnée aux troupes armées étrangers à commencer par la rébellion ougandaise islamiste des Forces démocratiques alliées (ADF) accusée d’avoir massacré environ cinq-cents personnes dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu. Ensuite, il sera question de traquer jusque dans leurs derniers retranchements les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) qui continuent de mettre en mal la quiétude des populations à l’Est. Quant à la myriade de groupes locaux, le ministre a rassuré que beaucoup de redditions sont en train d’être enregistrées, signe de l’effritement de leur capacité de nuisance.

Cette reprise de la coopération, a ajouté le ministre, devra s’inscrire « dans le respect de la souveraineté » du pays. Pour rappel, le froid entre les Fardc et la Monusco faisait suite à une requête du chef de la mission de l’époque, Martin Kobler, exigeant le changement de deux généraux nommés à la tête de l'opération « Sokola » contre les Fardc parce que soupçonnés de violations des droits humains. Une requête que le gouvernement congolais avait refusé d’acquiescer jusqu’à prendre l’option de combattre seul les mouvements armés après avoir renoncé à tout soutien de la mission onusienne.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

un engin blindé de la Monusco

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