Tueries de Beni : la communauté Nande de Kinshasa appelle à la solidarité nationale et internationale

Les Dépêches de Brazzaville : Vous êtes le premier vice-président de la Communauté nande, Kyaghanda, de Kinshasa. Comment justifiez-vous la forte présence de votre communauté à la quatrième édition du Forum social congolais ?

Jérôme Paluku Kandu : Notre présence à la quatrième édition du Forum social congolais nous l’expliquons par le fait que c’est une rencontre nationale qui réunit tous les mouvements sociaux, tous les agents de développement et toutes les personnes éprises de paix. Nous, la communauté nande de Kinshasa, nous sommes arrivés ici pour porter haut la voix de nos frères et sœurs, de nos enfants, de nos grand-pères massacrés à Beni, éventrés, abattus sans raison. Nous sommes venus dire à tous ceux qui sont en ce lieu que la situation qui se passe à Beni peut également se passer dans certaines autres parties du pays et peut déranger le pays tout entier. Nous sommes venus exhorter tout le monde à prendre cette affaire en main en vue de la dénoncer fortement et dire que l’on doit cesser d’abattre les gens pour rien.

LDB : Sur place à Kinshasa, quelles actions avez-vous déjà menées ?

JPK : Nous avons contacté plusieurs personnalités et autorités. Nous sommes allés aux ministères de l’Intérieur et de la Défense où nous avons expliqué cette situation aux deux ministres, nous sommes allés, le 18 mars 2016, au Palais du peuple où nous avons été reçus par le président de la chambre basse du Parlement pour demander que la question soit mise à l’ordre du jour de la session qui vient de se terminer. Dieu merci, la question a été mise à l’ordre du jour. Bien qu’elle ait été traitée à huis-clos, cela nous a permis d’obtenir des recommandations élaborées par les élus qui ont défendu cette cause.

LDB : Quel est le message que vous lancé, à ce jour, à la population congolaise, à la population nande et à toute la communauté nationale et internationale ?

JPK : À la communauté nationale d’abord, nous demandons la solidarité de tout le monde. Nous rappelons que la partie est de notre pays fait partie de la RDC. Nous lui rappelons qu’une voix qui se lève à Beni, une voix qui se lève à l’Équateur, une voix qui se lève dans les Kasaï est une voix congolaise et nous avons le devoir, en tant que société nationale, communauté nationale, de nous lever afin de lutter contre toute tentative qui tend à affaiblir la communauté nationale tout entière, et la communauté de l’Est, en particulier.

À la communauté internationale, qui a l’impérium sur les pays voisins de la RDC, que sont le Rwanda, l’Ouganda et du Burundi, des pays qui abritent un plus grand nombre de malfaiteurs qui viennent détruire notre pays, qui viennent tuer chez nous, nous demandons de faire davantage pression sur ces pays pour qu’ils arrêtent d’entretenir ces milices qui causent la mort et la désolation sur le territoire congolais. Vous n’êtes pas sans savoir que tous ceux qui ont commencé les rébellions dans l’est de la RDC, en partant du CNDP pour terminer au M23 et les autres groupes armés actifs au pays, la plupart des animateurs de ces rébellions sont soit au Rwanda soit au Burundi ou en Ouganda d’où ils sont prêts à faire des assauts pour détruire, tuer en RDC et se réfugier toujours dans ces pays cités. Nous attendons donc de la communauté internationale son action dans le sens de faire pression sur ces pays, pour cesser avec l’entretien de ces milices.