UDPS : effervescence autour de la succession d’Étienne Tshisekedi

Jeudi 23 Novembre 2017 - 14:00

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Deux comités préparatoires ont été convoqués, l’un par Bruno Tshibala qui continue à se revendiquer du parti tout en étant exclu, et l’autre par Jean-Marc Kabund, l’actuel secrétaire général, avec pour enjeu, la convocation d’un congrès censé régler le problème de la succession du « lider maximo ».    

Depuis le décès, le 1er février à Bruxelles, d’Étienne Tshisekedi dont la dépouille n’a toujours pas été rapatriée jusqu’à ce jour, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) connaît des moments de turbulence tendant à saper les fondements de l’unité et de l’harmonie qui l’ont toujours caractérisée dans son fonctionnement. À une année près des prochaines joutes électorales - si l'on s’en tient au calendrier électoral publié le 5 novembre par la Céni -, la situation qui prévaut actuellement à l'UDPS risque de compromettre ses chances à jouer les premiers rôles, comme par le passé, en tant que première force politique de l’opposition. Déjà avec l’escapade de Bruno Tshibala, un des derniers lieutenants d’Étienne Tshisekedi nommé Premier ministre à la faveur de l'éclatement du Rassemblement, la principale plate-forme de l’opposition, l’UDPS, ne pouvait qu’en ressentir le contrecoup. Ceci d’autant plus que l’intéressé a entraîné dans sa transhumance plusieurs cadres du parti qui estimaient que le moment était venu de se la mettre plein les poches après plusieurs années de galère passées dans une opposition contreproductive.

En fait, le départ de Bruno Tshibala, qui continue à se revendiquer de l'UDPS tout en faisant cause commune avec l’aile dissidente du Rassemblement, s’est avéré un séisme ravageur pour ce parti qui, tant bien que mal, tente de colmater les brèches. Et comme si cela ne suffisait pas, le même Tshibala, auréolé de son statut de Premier ministre, se prévaut d’un leadership autour duquel se cristallisent désormais tous les damnés de l’UDPS qui croient en lui.

Sans peur et n’écoutant que la voix de sa propre raison, l’ancien bras droit du « lider maximo » a foncé au point de couvrir de son aura une aile de l’UDPS qui ne dit pas son nom. Tenace, il a continué à piocher d’autres figures de proue se réclamant de différentes tendances du parti disséminées, tant au pays qu’à l’étranger. Poussant l'outrecuidance à l'extrême, Bruno Tshibala annoncera sans coup férir la tenue d’un congrès extraordinaire de l’UDPS du 4 au 6 décembre, précédé par un conclave du 29 au 30 novembre. Une commission préparatoire est même déjà à pied d’œuvre.

La motivation de cette démarche visiblement osée de la part de celui que l’aile concurrente de l’UDPS siégeant à Limete qualifie de « traitre » est de régler la problématique de la succession à la tête du parti d’Étienne Tshisekedi. Là où le bât blesse, c’est qu’à Limete, les travaux préparatoires d’un autre congrès de l’UDPS se tiennent quand bien même aucune date n’est avancée. De part et d’autre, on revendique la légitimité d’incarner la vraie UDPS et ce ne sont pas les arguments qui manquent. Si Bruno Tshibala continue à se prévaloir de sa qualité de « cofondateur historique » de l’UDPS, à Limete, on rit sous cap en arguant que l’homme a perdu le nord. On lui rappelle sagement qu’il a été exclu du parti, qu’il n’a ni qualité ni mandat pour convoquer un congrès unilatéral de l’UDPS et qu’il relise l’article 26 des statuts de ce parti qui évoque les modalités de désignation d’un nouveau président en cas de décès.

D’après une source proche de l’UDPS, en vertu dudit article, l’intérim de la présidence du parti est assuré par un triumvirat composé du président de la Convention démocratique du parti, du président de la Commission électorale permanente et du secrétaire général. Les deux premiers organes n’existant pas, cela fait de Jean-Marc Kabund, l’actuel secrétaire général de l’UDPS, le seul habilité à convoquer le congrès pour élire un nouveau président du parti en remplacement d’Étienne Tshisekedi, entend-on dire. Une chose est sûre, c’est que l’après Tshisekedi aura décidément laissé des traces…    

Alain Diasso

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