Un festival de la montagne dans le Piémont

Lundi 30 Juin 2014 - 17:11

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Parmi les invités, des écrivains et essayistes africains, dont Jean-Léonard Touadi, ex-député italien originaire du Congo-Brazzaville

Pendant plus de deux semaines, la ville de Domodossola et d’autres bourgs du Piémont italien (nord-ouest) célèbrent la montagne en littérature. Entre les rencontres directes avec les écrivains, les conversations et conférences des aventuriers de la montagne, les projections de films, sont notamment intercalées des conférences-débats sur le thème de la montagne. Il s’agit en tout, disent les organisateurs, de 45 événements qui vont s’échelonner jusqu’au milieu du mois de juillet pour donner à voir la planète de haut, si l’on peut dire.

D’ailleurs, le festival porte le joli nom de LetterAltura : un jeu de mot qui accole le terme qu’on ne traduit plus de « littérature » à celui de « altura », lui-même bâti avec « alto » (haut ou hauteur ). Le festival en est à sa huitième édition. Comme les années précédentes, il célèbre les sommités et la majesté de la montagne, avec comme cadre obligé les Alpes, cette chaîne montagneuse qui étend son manteau (comprenant le Mont Blanc) du nord de l’Italie à la France. Véritable patrimoine européen dont elles sont les témoins multimillénaires, les Alpes touchent aussi Monaco, le Liechtenstein, l’Autriche, l’Allemagne, la Suisse et même la Slovénie.

C’est dire si c’est une montagne bavarde quand on se met à l’interroger ; c’est dire aussi combien l’inspiration des aventuriers peut être débridée lorsqu’il est question de cette montagne au centre de mille et une aventures ou tragédies. Les participants au festival comptent dans leurs rangs un grand nombre de spécialistes d’escalades, de glisse sportive et de professionnels de tout ce qui est pente et descente. Mais ils comptent aussi des écrivains qui n’ont de la montagne que la hauteur de vue qu’elle peut représenter dans leur vision du futur. L’ancien député d’origine congolaise, Jean-Léonard Touadi, est de ceux-là.

Avec l’appui du groupe pétrolier italien ENI, bien connu aussi pour son mécénat actif dans la littérature africaine (c’est grâce à lui, notamment, que les Italiens ont pu découvrir le romancier à fantaisie Sony Labou Tansi en son temps, le poète Jean-Baptiste Taty Loutard ou encre l’écrivain Emmanuel Bounzéki Dongala), Touadi, qui est aussi écrivain, viendra parler de l’Afrique de demain. Il aura à ses côtés le sous-secrétaire italien aux Affaires étrangères Mario Giro. Et aussi la Mozambicaine Amilca Ismael, une des plumes montantes en Afrique australe.

Mais on ne saurait imaginé un futur pour l’Afrique sans un regard sur son passé. C’est en tout cas ainsi que l’ont compris les organisateurs du festival qui ont programmé des projections de films historiques. Ainsi, les festivaliers pourront suivre en version restaurée les documentaires de Gilbert Bovay, Oduroh (1964) et « Afrique : naissance d’un continent » (1968). Entre une manifestation et l’autre, notamment sur une autre montagne mythique, l’Everest, un journaliste italien présentera un album illustré de Henriette d’Angeville. Deuxième femme à avoir escaladé le Mont Blanc en 1838, cette Française est morte en Suisse en 1871, se gagnant le surnom de « fiancée du Mont Blanc ».

Lucien Mpama