Vie des partis : l’UDPS de nouveau empêtrée dans ses querelles intestines

Samedi 2 Novembre 2019 - 11:15

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Le parti présidentiel est, pour l’heure, écartelé entre des intérêts antinomiques de ses cadres qui, visiblement, ne semblent plus regarder dans la même direction.

Les choses n’ont pas beaucoup évolué ces derniers jours à l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qui peine à sortir de la crise dans laquelle il s’est empêtré. Entre le député provincial Peter Kazadi, d’une part, et le tandem Jean Marc Kabund-Augustin Kabuya (respectivement président ad intérim et secrétaire général a.i), d’autre part, le courant est loin de passer. Les trois cadres de l’UDPS, qui n’hésitent plus à régler leurs comptes sur la place publique par médias interposés, ont fini par désacraliser leur parti en mettant à nu sa déficience organisationnelle.

A la base du conflit, le réaménagement du parti que s’apprêterait à initier Augustin Kabuya avec la nomination des nouveaux animateurs du comité exécutif national. Une initiative à laquelle n’adhère pas Peter Kazadi qui la juge irrégulière car violant les statuts régissant le fonctionnement de l’UDPS. Dans une récente lettre adressée au secrétaire général a.i, le député provincial a sollicité carrément que ces actes soient reportés pour le bien du parti. Il y est encore revenu dans un point de presse tenu ce week-end dans lequel il s’est pris vertement à Augustin Kabuya, lui demandant de ne pas pousser son stoïcisme jusqu'au bout, au risque de voir le parti sombrer dans une profonde crise de nature à le secouer durablement. Il s’avère que le cri d’alarme du député provincial n’a pas eu d’échos auprès de ses destinataires déterminés à aller jusqu’au bout de leur projet. D’où l’appel lancé, en désespoir de cause, par Peter Kazadi à tous les combattants afin qu’ils s’impliquent pour sauver l’héritage leur légué par le « Sphinx » de Limete.  

En tout état de cause, le tandem Jean Marc Kabund-Augustin Kabuya donne l’impression de ne pas être ébranlé par les propos de Peter Kazadi que l’on présente, à tort ou à raison, comme un aigri. En effet, à en croire des indiscrétions révélées par Augustin Kabuya, la fronde de Peter Kazadi contre lui proviendrait de son mécontentement de n’avoir pas été nommé directeur de cabinet adjoint du chef de l'Etat qui lui a préféré le Pr Eberande. Pour l’intéressé, il s’agit là d’un coup fourré monté contre lui par Jean Marc Kabund qui aurait empêché sa nomination. En réponse, Peter Kazadi rétorquera que son combat n’est pas celui des postes tout en ajoutant que tout le monde sait ce qu’il a eu à « refuser comme poste au nom du parti ».

Qu’à cela tienne. Pour l’élu de Mont Amba, l’UDPS connaît un problème de droit parce que, soutient-il, la loi sur le parti politique et les statuts de l’UDPS ne permettent pas aux intérimaires d’engager le parti. « Les statuts de l’UDPS, notre parti, exigent qu’il y ait un triumvirat en cas d’empêchement du président. Mais malheureusement, les circonstances ont voulu que le président signe un mandat spécial en attendant la mise en place dudit triumvirat. Le bénéficiaire de ce mandat en a usé pour outrepasser ses limites », a-t-il asséné, accusant Jean Marc Kabund d’avoir nommé Augustin Kabuya, secrétaire général intérimaire,  en violation des règles établies.

Face à ces querelles fratricides, des voix ne cessent de s’élever pour inviter les trois protagonistes à taire leurs dissensions et surtout à privilégier les intérêts du parti. De quoi interpeller le chef de l'Etat en sa qualité de chef de file de Cap pour le changement dont fait partie l’UDPS, son parti, afin qu’il puisse ramener tout le monde à l’ordre de sorte à tirer cette formation historique du gouffre.

Alain Diasso

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