Vie des partis : un mauvais vent souffle sur l’UDPS

Mardi 16 Août 2016 - 16:51

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Après le limogeage du secrétaire général, Bruno Mavungu, un groupe de fondateurs se réclamant de ce parti d’opposition, a décidé d’évincer de la tête de l’UDPS, Etienne Tshisekedi.

Une crise qui ne dit pas son nom couve actuellement au sein de l‘Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Les derniers développements de l’évolution de ce parti d‘opposition sur fond d’une énième tentative de dédoublement de ses structures, ne laissent aucun doute sur la situation confuse qui le gangrène actuellement. Tout est parti du limogeage de l’ancien secrétaire général Bruno Mavungu dont l‘indolence et l’immobilisme ne cadraient plus avec les aspirations de l‘UDPS. L’intéressé qui avait maille à partir avec la base le soupçonnant d’accointances avec le pouvoir, au regard de ses prises de position souvent aux antipodes de celles défendues par la hiérarchie, était poussé à la porte de sortie.

Et la décision de l’écarter au profit de Jean-Marc Kabund Wa Kabund jusqu’alors président fédéral de l’UDPS/Kamina, n’était, en somme, que la résultante d’une série des faits qui l’éloignaient de plus en plus du leadership incarné par Etienne Tshisekedi. Le fait pour l’ex secrétaire général de l‘UDPS d’avoir crée son propre parti politique, l’Union des démocrates pour la renaissance du Congo(UDRC), au lendemain de sa défénestration fait penser qu’il y a anguille sous roche. Pour certains esprits, Bruno Mavungu s’inscrirait dans une démarche de torpillage de l’UDPS quand bien même il déclare vouloir pérenniser l’œuvre des pères fondateurs du parti, notamment les treize parlementaires.

Et comme si cela ne suffisait pas après la rixe survenue le week-end dernier entre les proches de Bruno Mavungu et ceux de l’UDPS qui tenaient à lui empêcher de tenir son point de presse à la permanence du parti sur la 10è rue/Limete, ce fut au tour des pionniers de monter au créneau. Dans une conférence de presse tenue dans la foulée du chambardement intervenu au Secrétariat général, Corneille Mulumba et d’autres cadres du parti se réclamant de cette structure ont déclaré avoir pris des mesures conservatoires en vue de préserver les intérêts supérieurs du parti et du peuple congolais. Et parmi ces mesures, celle portant mise à l‘écart d’Etienne Tshisekedi, accusé d’avoir accaparé le parti et d’en disposer à sa guise, figure en bonne place.

Ce collège des fondateurs historiques de l’UDPS a jeté son dévolu sur Lusanga Ngiele pour remplacer le vieil opposant historique qui n’est plus habilitée, selon cette structure, d’engager le parti « jusqu’à ce qu’il ait pris des distances d’avec le  Rassemblement d’une part, et jusqu’à l’aboutissement de la procédure judiciaire ayant trait à la falsification des statuts du parti, d’autre part ». En attendant la tenue du Congrès de refondation du parti censé imprimer une nouvelle dynamique au parti, les pionniers de l’UDPS semblent tenir le gouvernail du parti au grand étonnement des partisans d’Etienne Tshisekedi.  Ces derniers relativisent la portée des déclarations de Corneille Mulumba et ses amis attribuant leur démarche à une nouvelle forme de dédoublement que le pouvoir tente à l’UDPS.

Pour eux, Etienne Tshisekedi, à lui seul, incarne le combat pour l’avènement de la démocratie et un Etat de droit en RDC et, par conséquent, il est difficile de le déchoir surtout pas par le « collège des fondateurs », une structure qui n’existe pas dans les statuts de l’UDPS. Ce qui ne fait qu’entretenir la confusion au sein du parti.

Alain Diasso

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