Vie des partis: une marche de l'UDPS vire à un fiasco

Mardi 27 Janvier 2015 - 15:30

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L'appel d'Étienne Tshisekedi invitant ses partisants à manifester pacifiquement lundi dernier pour faire échec à l’arbitraire dans le pays n’a pas produit l’effet escompté.  

La cinquantaine des personnes qui s’étaient rassemblées le 26 janvier dans la matinée devant le siège de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) étaient visiblement désemparées. Elles ne savaient que faire. La marche convoquée par Étienne Tshisekedi depuis Bruxelles où il se trouve s’est terminée en eau de boudin. La manifestation prévue pour faire échec « à la dictature et à l’arbitraire » qui prévaut dans le pays, selon l’expression du « lider maximo » n’a pas eu lieu. Et pourtant jusqu’à la veille, aucun mot d’ordre allant dans le sens de l’annuler n’a été donné par la haute hiérarchie du parti. L’on s’attendait à un flux des militants de ce parti à ce point de ralliement qu’était la dixième rue/Limete. Mais hélas !

Ceux qui avaient répondu présents à l’appel du chef du parti n’étaient pas non plus convaincus du bien-fondé de cette marche intervenant au lendemain du vote par l’Assemblée nationale de la loi électorale extirpée de l’article 8 alinéa 3 conformément au vœu exprimé par la population. De ce fait, la manifestation de l‘UDPS devenait sans objet. Plutôt que d’emboîter le pas à ses collègues de l’opposition qui avaient décommandé la marche après le vote du nouveau code électoral, Étienne Tshisekedi avait, dans un message séparé, maintenu la pression. L’irréductible opposant avait, en effet, invité le peuple congolais à manifester pacifiquement dans toutes les villes et tous les villages à partir de 26 janvier pour exiger le départ de Joseph Kabila et de n'arrêter le mouvement qu'après sa chute. Malheureusement pour lui, ses attentes ont été démenties sur le terrain. Jusque tard dans la journée, la poignée des militants de l’UDPS continuaient à faire le pied de grue devant leur siège avant de détaler par la suite à la vue des éléments de la police lancés à leur trousse.

Sans itinéraire, sans précisions sur la conduite à suivre, les militants de l’UDPS ont fini par se disperser surtout que leur secrétaire général Bruno Mavungu, qui était censé donner l’impulsion, était quasi invisible. L’absence d'Internet mobile, de réseaux sociaux et de SMS - inopérants depuis sept jours - qui auraient permis de relayer le mot d'ordre du vieil opposant à ses partisans aura aussi beaucoup joué en sa défaveur, estiment maints analystes. Décidément, on est bien loin de l’époque où les appels à la désobéissance civile de l’UDPS paralysaient le pays sur fond des villes mortes. La première force politique de l’opposition à l’issue des élections de 2011 a, pour ainsi dire, beaucoup de sa superbe ces dernières années avec, à la clé, la défection de ses membres les plus en vue dont certains, en rupture de ban, ont rejoint les institutions contre le gré de leur leader.         

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Étienne Tshisekedi