VIH/Sida: les premières dames d' Afrique s’engagent à fournir des services intégrés focalisés sur les adolescents

Lundi 13 Juin 2016 - 16:15

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Devant la vulnérabilité accrue des adolescents et des jeunes femmes, les épouses des chefs d’Etat, regroupées au sein de l’Organisation des premières dames d’Afrique contre le sida (OPDAS), se sont réunies le 8 juin à New York, en marge du sommet de haut niveau sur le sida, pour mettre en place de nouvelles stratégies de lutte.

Dans une déclaration rendue publique par l’épouse du chef de l’Etat congolais, Antoinette Sassou N’Guesso, présidente de l’OPDAS, section Congo, les premières dames d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie-Pacifique, ont promis de travailler avec et pour les adolescentes et les jeunes femmes, « afin de leur permettre de réaliser leur plein potentiel, de créer un environnement sûr et prospère, de bien-être et de bon état de santé ».

Elles se disent déterminer d’œuvrer davantage pour « une Afrique sans VIH et sans sida, sans mortalité maternelle et infantile », pour que les femmes et les enfants jouissent de l’égalité des chances.

Autant, elles ont reconnu le leadership et l’engagement renouvelés des Etats membres des Nations unies, des communautés, des organisations des femmes vivant avec le VIH, et des partenaires pour assurer l’accélération de la réponse au VIH, « ne laissant personne derrière, au cours des cinq prochaines années », afin d’atteindre les objectifs fixés.

« Les premières dames continueront à plaider en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des adolescentes et des jeunes femmes, en vue de stopper les violences basées sur le sexe », a dit Antoinette Sassou N’Guesso.

Autres défis, les femmes se sont engagées, entre autres, à soutenir des actions intersectorielles pour assurer la bonne santé et le bien-être des adolescents et des jeunes, et favoriser l’accès aux services préventifs et curatifs, répondant aux besoins des adolescentes, y compris la vaccination, la nutrition, la santé, les droits sexuels et reproductifs, l’éducation et la création des moyens de subsistance etc. Enfin, elles ont décidé de faire évoluer leur coalition pour qu’elle devienne une plateforme mondiale.

Le financement, acteur clé de la lutte contre le VIH/Sida

Partout en Afrique subsaharienne où vivent 25 des 35 millions de personnes atteintes du virus du VIH dans le monde, les difficultés de financement se multiplient. Un phénomène que les premières dames ont, une nouvelle fois, souligné lorsqu’elles ont pris tour à tour la parole pour expliquer les politiques de lutte menées dans leurs pays respectifs, et les difficultés qu’elles rencontrent dans la mise en œuvre de certains engagements. Les intervenantes ont mentionné aussi l’importance de lutter contre les discriminations, élément clé du succès de la lutte contre le sida.

Après avoir salué les actions des premières dames, la coordinatrice du gouvernement américain pour la lutte contre le sida, Deborah Birx, a relevé que la lutte contre le sida constitue l’une des premières priorités des partenaires au développement. De ce fait, « une pluralité d’acteurs doit concourir à combattre cette maladie ».

Convaincu qu’il reste beaucoup à faire pour accroitre la participation de la société civile, le PDG de l’Alliance mondiale pour la vaccination et l’immunisation (GAVI), Seth Berkley, a promis offrir son soutien afin de favoriser l’élaboration, l’adaptation et la mise en œuvre des politiques nationales.

Plusieurs partenaires ont pris la parole pour proposer une approche de solution dans des thèmes variés, tels que : la route pour mettre fin au mariage des enfants en Afrique ; la prévention du VIH chez les jeunes femmes et les adolescents basée sur une analyse neutre et réelle, etc.

Signalons que la réunion de l’Opdas a été organisée en collaboration avec Gavi, l’alliance du vaccin ; le plan d’urgence du président américain pour la lutte contre le sida et l’Onu-sida. Elle a été également marquée par le témoignage émouvant de Thandiwe Mudhumo Africaid Zwandiri, une jeune fille zimbabwéenne de 20 ans, séropositive. Dans une salle archicomble, elle a raconté son combat de la vie car elle a contacté la maladie après avoir été abusée sexuellement plusieurs fois.

« On ne vit pas tout à fait normalement quand on est une personne séropositive, mais sans trithérapie, on rentre dans le couloir de la mort », a-t-elle dit. Son combat aujourd’hui est de dire et répéter « qu’il ne faut pas avoir peur d’être détecté parce qu’on ne sera plus un facteur de transmission, une fois qu’on est traité ».

Soumise à un très lourd traitement, Thandiwe considère qu’elle vit une aventure extraordinaire, l’aventure de la vie, car, elle représente, a-t-elle ajouté, « toutes les adolescentes qui sont restées muettes pendant longtemps ».

Après son témoignage, Thandiwe a reçu le soutien moral du public qui s’est levé pour l’applaudir. Très ému, le directeur exécutif de l’Onu-Sida, Michel Sidibé, qui l’a serrée dans ses bras n’a eu d’autres mots que de l’encourager. Il a aussi rendu hommage aux premières dames et aux femmes du monde entier qui soutiennent sans relâche la riposte au sida.

Yvette Reine Nzaba

Légendes et crédits photo : 

1-une vue des participants 2-Antoinette Sassou N'Guesso présente à la réunion de l'OPDAS

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