Violences au Kasaï: le spectre d’une enquête internationale plane sur la RDC

Mardi 6 Juin 2017 - 16:27

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Le Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme a indiqué attendre d'ici deux jours des engagements de la RDC sur des investigations sur les violences dans la province du Kasaï, brandissant la menace d'une enquête internationale.

 

 

Les violences déplorées au Kasaï central depuis septembre 2016 consécutives aux affrontements récurrents entre les forces de l'ordre et les miliciens Kamuina Nsapu ont fait plus de quatre cents morts. Un triste bilan qui témoigne du niveau d’insécurité qui prévaut dans cette province et pour laquelle tout est mis en œuvre, au plan international, pour tenter d’y remédier. Pour  le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme à Genève, la situation au Kasaï préoccupe les esprits. C’est avec raison d'alleurs que le sujet fut évoqué le 6 juin à l'ouverture de la 35e session du Conseil des droits de l'Homme à Genève censée se clôturer le 23 juin prochain.

Dès l’entame de cette présente session, les quarante-sept Etats membres du Conseil ont insisté sur la nécessité de diligenter une enquête internationale plus approfondie afin d’élucider le dossier du Kasaï central. L’option est donc levée au niveau du Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme de mettre sur pied une enquête spéciale internationale destinée à investiguer sur les violences dans la province du Kasaï, quitte à attendre le quitus de la RDC assorti d’un engagement ferme en terme d’accompagnement. « À moins que je reçoive d'ici le 8 juin des réponses appropriées du gouvernement concernant une enquête conjointe, j'insisterai sur la création d'un mécanisme d'enquête internationale pour le Kasaï », a déclaré le Haut-Commissaire, Zeid Ra'ad Al Hussein cité par l'AFP.

Ceci est, somme toute, la réponse de l’ONU à la récente requête des ONG congolaises qui ont réclamé l’ouverture d’une enquête internationale sur les violences meurtrières commises depuis septembre au Kasaï. Elles ont été rejointes par Washington qui, dans la foulée, a exhorté l’ONU à créer une commission d'enquête sur les meurtres de ses deux experts qui enquêtaient sur la situation sécuritaire au Kasaï. L’assassinat de l'américain Michael Sharp et de la Suédo-chilienne Zaida Catalan dénote le degré de cruauté de leurs bourreaux et du niveau de l’insécurité qui gangrène la région. 

Alain Diasso

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