Violences à Djugu/Ituri : le président de la République qualifie de « tentative de génocide » les tueries des civils

Mardi 2 Juillet 2019 - 18:30

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Le chef de l’Etat s’est rendu, le 2 juillet, dans ce territoire sinistré, promettant que l’armée,  dont les effectifs seront renforcés, y restera jusqu’au rétablissement total de la paix.

Photo ACTUALITE.CD.En déplacement depuis lundi dans le territoire de Djugu (province de l’Ituri), théâtre des scènes de violences perpétrées par des miliciens sans foi ni loi ayant causé la mort de plus de deux cents civils, la destruction de plusieurs villages et le déplacement de près de deux cents personnes, Félix Tshisekedi a pu jauger le niveau de désagrégation de cette entité en passe d’être enrayée de la carte du pays.

A Djugu et Mahagi, deux territoires qui ont payé le lourd tribut de l’incurie des assaillants, tout est à reconstruire. De retour à Bunia après cette brève visite d’inspection, le président de la République n’a pas manqué d’exprimer ses émotions devant la presse tant nationale qu’internationale qu’il a reçue ce mardi en conférence de presse.  

Pour lui, les tueries des civils perpétrées depuis avril dernier dans ce territoire, en Ituri, s’apparentent à une « tentative de génocide ». Et de préciser que les auteurs de ces violences armées cherchaient à déstabiliser le pouvoir central. « Manifestement, ça ressemble à une tentative de génocide, on voulait pousser la province de l’Ituri à s’embraser, à mener des événements malheureux comme le génocide qu’on a connu dans notre région de Grands Lacs.  Et maintenant, le plus important, c’est de savoir qui est derrière tout ça, et ça, je ne lâcherai pas. J’irai jusqu’au bout pour connaître la vérité », a-t-il déclaré devant des journalistes.

D’où sa décision de renforcer la présence des Forces armées de la République démocratique du Congo (Fardc) dans cette partie du pays, tout en appelant à la reddition des miliciens désireux de déposer les armes. « Une main leur est tendue pour qu’ils [Ndlr : miliciens] passent aux aveux et surtout qu’ils disent quel est le soubassement de leurs actions, pourquoi tant de violences, tant d’acharnement à mal faire, à commettre le crime », a déclaré le chef de l'Etat.

Notons que les violences armées ont resurgi depuis avril dernier dans le territoire de Djugu. L’armée a identifié un certain « Ngudjolo » comme le chef de la milice dont les hommes opèrent dans plusieurs localités et dans la chefferie de Mokambo, en territoire de Mahagi. Le commandement des Fardc dans la région a annoncé, le 30 juin, avoir démantelé ce groupe armé après les offensives menées depuis le 27 juin pour la conquête du bastion des miliciens situé dans la forêt Wago, dans le cadre de l’opération « Zaruba ya Ituri (Ndlr : la tempête de l’Ituri) ». Pour l’heure, toutes les batteries sont en train d’être mises en marche pour assurer le rétablissement total de la paix dans cette partie du pays.            

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Félix Tshisekedi en conférence de presse à Bunia / Photo actualités.cd

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