Violences infantiles : l’OMS plaide pour la prévention de la maltraitance des enfants

Samedi 17 Septembre 2016 - 15:30

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Dans un rapport qu’elle vient de publier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique qu’il est possible de prévenir la maltraitance des enfants, phénomène qui prend des allures inquiétantes à travers le monde. 

La maltraitance des enfants, revele l’OMS, est un problème mondial qui a de graves conséquences à vie pour ceux qui en sont victimes.  Elle constitue un phénomène complexe et difficile à étudier. Des études internationales révèlent qu’un quart des adultes déclarent avoir subi des violences physiques dans leur enfance et qu’une femme sur cinq et un homme sur treize déclarent avoir subi des violences sexuelles dans leur enfance. On estime que, chaque année, quarante-un mille enfants de moins de 15 ans sont victimes d’homicides.  L’OMS reconnaît, en outre, que  les situations de conflits armés aggravent aussi la maltraitance. «Dans les situations de conflit armé et dans les contextes où il y a des réfugiés, les fillettes et les jeunes filles sont particulièrement exposées aux violences sexuelles, à l’exploitation et aux sévices de la part des soldats, des forces de sécurité, des membres de leurs communautés, du personnel humanitaire et d’autres catégories de personnes», dit le rapport.

La maltraitance sur des enfants entraîne des souffrances pour les enfants et leurs familles et peut avoir des conséquences à long terme. Elle provoque un stress auquel on associe une perturbation du développement précoce du cerveau. Un stress extrême peut affecter le développement du système nerveux et immunitaire. Dès lors, les enfants maltraités, devenus adultes, sont davantage exposés à divers troubles comportementaux, physiques ou psychiques, tels que la propension à commettre des violences ou à en subir; la dépression; le tabagisme; les comportements sexuels à risque; la grossesse non désirée; l’alcoolisme et la toxicomanie.

La maltraitance peut aussi, au travers de ces conséquences comportementales et psychiques,  favoriser les pathologies cardiaques, le cancer, les suicides et les infections sexuellement transmissibles. Plusieurs facteurs sont à la maltraitance des enfants. Il s’agit des facteurs tenant à l’enfant, par exemple un enfant non désiré ou qui ne répond pas aux attentes de ses parents; des facteurs tenant au parent ou à la personne qui s’occupe de l’enfant tels que la difficulté à établir un lien avec un nouveau-né; le manque d’attention pour l’enfant; le fait d’avoir soi-même subi des maltraitances dans l’enfance. Les facteurs relationnels incluent, entre autres, des troubles physiques ou psychiques ou des problèmes liés au développement chez un membre de la famille; l’éclatement de la cellule familiale ou des violences entre d’autres membres de la famille. Les facteurs communautaires et sociaux prennent en compte les inégalités sexuelles ou sociales; le manque de logements appropriés ou de services de soutien aux familles et aux institutions; les taux de chômage élevés ou la pauvreté; la facilité d’accès à l’alcool et aux drogues….

Pour l’OMS, il est possible de prévenir la maltraitance des enfants par une approche multisectorielle. Il y a des programmes efficaces qui apportent un soutien aux parents et leur apprennent à être de bons parents. Parmi ces programmes, il y a des visites d’infirmières à domicile pour fournir aux parents un soutien, des conseils et des informations; les programmes de formation parentale, généralement proposés en groupe, pour améliorer les compétences des parents en matière d’éducation, les interventions à volets multiples, avec généralement des composantes soutien et éducation des parents, enseignement préscolaire et soins à l’enfant.

Aline Nzuzi

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