Viviane Taty : « Le quartier Château-Rouge à Paris est l’identique du marché Total à Brazzaville »

Samedi 27 Juillet 2013 - 8:30

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Lové entre les rues Myrha et Poulet, à proximité de la rue de Clignancourt et du boulevard Barbès à Paris, le restaurant Chez Taty est devenu le lieu de rendez-vous privilégié des Congolais de Paris

Viviane Taty, dans son restaurant de Paris XVIIIèmeLe restaurant Chez Taty est situé dans le 18e arrondissement de Paris, au cœur du quartier Château-Rouge, proche de Barbès, de la gare du Nord et de la Porte de Clignancourt. C’est une adresse à part. Ouvert il y a trois ans, le restaurant Chez Taty est un lieu de rencontres et de retrouvailles très prisé pour sa cuisine et son cadre. De nombreuses personnalités s’y retrouvent, comme Bachelor, Ben Moukacha, Daf Nganga, Elvis, Sissi ou feu Nono Gando.

C’est dans cet esprit que Viviane Taty, la maîtresse de la maison nous a parlé de ses projets et de la diaspora. Un bout de dame à l’esthétique bien soignée, la chevelure nouée d’un pagne donnant plus encore de relief à son visage. Une enfance vécue à proximité du marché Bourreau derrière l’avenue Fulbert-Youlou, où tout incitait à se lancer dans les affaires a naturellement développé son envie d’entreprendre dès son plus jeune âge. Quant à la gastronomie, elle a tout d’abord fait ses classes au sein de la cellule familiale. Pour deux raisons essentielles, cette battante née est rentrée naturellement dans le milieu des affaires en ouvrant un restaurant. « A l’époque, j’optais pour la sous-traitance, jusqu’au jour où Ben Moukacha m’a mis le pied à l’étrier », reconnaît-elle. Au fur et à mesure, elle a su façonner un lieu attractif dans le milieu congolais : « Je cherchais un endroit où les Congolais puissent se rencontrer ». À en croire les habitués, l’endroit connaît une grande affluence en fin de semaine. La clientèle dominicale est souvent composée des membres des associations qui y tiennent des réunions. Les intonations de voix, les bribes de conversation entendues ici et là, le ballet des hommes et de femmes font que « le quartier Château-Rouge à Paris est l’identique du marché Total à Brazzaville ».

C’est dans ce quartier le plus africain de Paris que Viviane Taty garde un œil vers son pays d’origine. Un regard doté d’une fibre sociale élargie au monde associatif : par exemple, lorsqu’elle se rend au Congo, elle prévoit dans ses bagages des produits de première nécessité, « car la santé est vitale ». Une fibre sociale permanente qu’elle tisse volontiers pour s’impliquer dans les efforts de développement. « La diaspora doit jouir d’une reconnaissance institutionnelle à part entière. Dans le domaine de la restauration par exemple, les produits du terroir, y compris ceux des brasseries locales, doivent pouvoir sortir du Congo sans contraintes administratives. Disposant de mets frais pour les délégations congolaises en mission à Paris, je pourrais les accueillir parmi les convives… La redistribution des richesses nationales commence par l’encouragement de ceux et celles qui investissent au nom du Congo ».

Marie-Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Viviane Taty, dans son restaurant de Paris 18e. (© Amédée de Vapony)