Voir ou revoir : « Desrances » d’Apolline Traoré

Jeudi 23 Janvier 2020 - 20:48

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Sorti l’an dernier et présenté pour la première fois à la 26e édition du Festival panafricain de cinéma de Ouagadougou (Fespaco), « Desrances » est une œuvre qui brise les codes du genre et de la succession au sein de la société actuelle.

Long métrage fictif d’environ 1h 30 minutes, « Desrances » tire son origine de l’histoire d’un ancien esclave haïtien qui s’appelait Lama Desrances. Dans le film, celui-ci est l’ancêtre du personnage principal, Francis. Le scénario ne s’articule pas autour de la politique mais se passe durant la période 2010-2011 de la crise ivoirienne.

Francis a quitté son île natale, Haïti, pour la Côte d’Ivoire avec sa femme Aïssey et sa fille Haïla. Il attend avec impatience la naissance d’un héritier, dernier descendant de la famille Desrances. Pour le jeune homme, avoir un fils est décisif depuis l’anéantissement de son pays d’origine, ravagé par un terrible tremblement de terre en janvier 2010.

Alors qu’Aïssey est sur le point d’accoucher, une guerre civile éclate à Abidjan. Mais Francis fonce et conduit sa femme à l’hôpital. Quelques heures plus tard au milieu du Chaos, Francis constate que son fils nouveau-né et son épouse ont disparu et décide de partir à leur recherche avec l’aide d’Aïssey. Ensemble, père et fille traversent la ville et affrontent de multiples dangers. Au milieu de cette conquête, Francis découvrira le courage insoupçonné d’Haïla et comprendra qu’elle est la digne héritière de son illustre ancêtre.

À travers son récit, le film parle des séquelles que les guerres peuvent causer à un être humain, de l’héritage et de la succession familiale où la femme est souvent reléguée au deuxième rang, du changement de mentalité sur les stéréotypes au milieu des hommes, de l’amour, de la famille… À en croire la vision de la réalisatrice, la société actuelle doit s’approprier la sagesse du passé pour écrire sa propre histoire.

Réalisé et produit par Apolline Traoré en 2019, « Desrances » a été triplement primé lors du Fespaco : Prix de l’Assemblée nationale, le Prix de la ville de Ouagadougou et le Prix du meilleur décor.

Merveille Jessica Atipo

Légendes et crédits photo : 

L’affiche du film/DR

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