Yvon-Adelard Bonda : « Certaines autorités nationales n’ont pas apprécié notre combat contre les érosions »

Vendredi 2 Février 2018 - 13:12

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Réélu au terme des élections locales de l’année dernière, le conseiller municipal entend associer ses collègues dans le combat qu’il mène depuis son premier mandat contre les érosions dans le 9e arrondissement de Brazzaville, Djiri. Lors d’un entretien avec la presse, il évoque également l’initiative « Bâtissons Brazzaville ensemble » et d’autres sujets d’intérêt public.

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B.) :  Depuis votre réélection en 2017, la population qui comptait sur son élu local vous semble perdue de vue. Comment expliquez-vous ce silence ?

Yvon-Adelard Bonda (Y.A.B) : Ce n’est pas un découragement. Nous avons passé notre premier mandat avec un bilan qui n’a pas été négatif. C’est la raison pour laquelle nous avons été réélu au conseil municipal pour un deuxième mandat. Pour répondre à votre question, il me semble que le temps est venu de réchauffer la base. En passant, je dois vous dire que j’ai effectué récemment une descente surprise au quartier Saint-Denis, vers la zone de la station terrienne (à Djiri) où la route est totalement dégradée. Aujourd’hui, cette question nous inquiète. J’ai été interpellé par la population qui souffre. C’était une détresse. Malgré tout, on essaie d’apporter notre contribution, pour que ce quartier ne soit pas coupé du reste de la ville. D’ici là, nous allons renouer avec nos descentes à la base puisqu’il y a déjà un programme en perspective. Ces descentes nous permettrons d’échanger directement avec la population et de regarder le futur de notre arrondissement.

L.D.B. : Comment se présente actuellement la situation des érosions dans le 9e arrondissement ?

Y.A.B. : Merci beaucoup pour cette question. Nous avons simplement déploré un fait : certaines autorités nationales n’ont pas apprécié notre combat contre les érosions. Elles pensaient que c’était pour nous une façon de jeter l’anathème sur elles ou de les critiquer. Or, nous faisons un travail de proximité visant à interpeller l’Etat, parce que la population souffre.  Alors, il est anormal que nous continuons à la laisser dans cet état de choses au moment où l’Etat pouvait y faire face. A l’époque, nous étions surnommés « le gendarme des érosions » par la population. Mais avec le recul, beaucoup de gens nous donnent maintenant raison, quand nous disions que si le gouvernement n’y prend garde, il y aura des quartiers entiers qui vont disparaître de la carte de Brazzaville.

Aujourd’hui à Ngamakosso (dans le 6e arrondissement), il y a tout un quartier (dit Hôtel) qui a disparu tout comme derrière la Télé, à Nkombo (dans le 9e arrondissement). Si notre message n’est pas accompagné des actions concrètes, cela va être plus difficile dans dix ans.  Il n’est pas impossible d’améliorer les conditions de vie des habitants de Djiri. C’est seulement la volonté politique qui manque. Nous encourageons le président de la République qui, depuis longtemps, ne cesse d’interpeller le Premier ministre et son gouvernement pour faire face à cette situation d’érosions dans les principales villes du pays. Il les a encore instruits pour évaluer cette situation afin d’y faire face. Aujourd’hui, il est impérieux pour les gouvernants de venir à la rescousse de cette population en souffrance.

Nous pensons que cette fois, les pouvoirs publics vont nous écouter. Ils vont également écouter le cri de détresse de la population. Cela est possible, il suffit que nous soyons rigoureux dans la gestion financière. Tout le problème est là; il faut qu’on respecte les consignes des sociétés chargées d’exécuter les travaux ; il ne faudrait pas choisir des sociétés de famille pour venir simplement détourner les fonds de l’Etat et abandonner les travaux par la suite.

L.D.B. : Comment appréciez-vous l’initiative « Bâtissons Brazzaville ensemble » du nouveau maire de la capitale ?

Y.A.B. : Nous avons salué cette initiative. Mais, il reste qu'elle soit encore renforcée. Il faut regarder d’autres paramètres. Le maire seul ne pourra rien faire. Il doit, dans ce combat, associer les élus de Brazzaville que nous sommes. Nous sommes plus proches de la population que le maire Christian-Roger Okemba. Quitte à nous de prendre le relais de son message dans nos arrondissements respectifs. Si c’est fait de la sorte, c’est le maire qui sortira gagnant et les Brazzavillois vont apprécier à sa juste valeur la portée de cette action. Donc, chaque fois que le maire descend, il doit se faire accompagner des élus de l’arrondissement qui en sont les porte-étendards auprès de leur population. Si nous sommes laissés de côté, ce sera comme un feu de paille. Notre débat direct avec la population permettra au maire d’avoir un bon retour.

L.D.B. : Avez-vous un appel à lancer à l’endroit de la population de Djiri?

Y.A.B. : Je voudrais dire à la population de Brazzaville, en général, et celle de Djiri, en particulier, que nous sommes toujours à ses côtés, à son écoute attentive. Nous allons toujours continuer à travailler en vue de sortir notre arrondissement de sa précarité. Pas de voiries urbaines, l’eau, électricité et bien d’autres services sont fournis à la population en dents de scie. Que le nouveau maire et le nouveau bureau exécutif du Conseil nous accompagnent, en tant qu’élus locaux, pour que Djiri puisse rayonner et que Brazzaville puisse retrouver son appellation d’antan : « Brazza la verte ».

 

 

 

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Le conseiller municipal Yvon Adelard Bonda

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