Lire aussi :

Yvonne-Adélaïde Mougany : la dévotion au service d’un secteur privé dynamique au Congo

Dimanche 2 Mars 2014 - 23:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Ministre congolaise en charge des PME et de l’Artisanat, Yvonne-Adélaïde Mougany, à la tête de ce département depuis 2007, œuvre en droite ligne de la directive du gouvernement pour dynamiser le secteur privé congolais afin d’appuyer la croissance de l’entrepreneuriat et lutter contre la pauvreté et le chômage des jeunes

Yvonne-Adélaïde Mougany, Ministre congolaise en charge des PME et de l’Artisanat Actrice dévouée au développement des petites et moyennes entreprises (PME), cette femme aux qualités exceptionnelles se bat pour l’émergence de ce secteur confronté à plusieurs défis, notamment celui du financement et du manque d’engagement des femmes congolaises. « Le financement du secteur privé est un véritable problème au Congo, et ce n’est pas le premier. Il trouvera une solution lorsqu’un certain nombre d’autres problèmes seront réglés », a indiqué le secrétaire général du forum des jeunes entreprises du Congo, une plateforme qui accompagne les entreprises et les entrepreneurs depuis la phase de conception jusqu’à la réalisation.

La situation actuelle des PME-PMI et leurs perspectives constituent au niveau national un des principaux problèmes auxquels les Congolais détenteurs de petits projets restent confrontés. Pourtant, selon le ministère de tutelle, seul un recensement devrait permettre de se faire une idée du paysage des PME au Congo. « De manière générale, une meilleure connaissance de leurs situations et attentes permettra de mieux élaborer, en réponse, l’intervention du ministère en particulier, des autorités nationales en général », a-t-elle rappelé.

Afin de favoriser son développement et permettre à ce secteur de contribuer à la diversification de l’économie congolaise fortement dépendante du pétrole, l’action d’Yvonne Adélaïde Mougany suscite une grande attention au sein du gouvernement qui entend y accorder une place de choix. En effet, les défis que cette ministre a à cœur de relever ont souvent guidé son action pour la promotion d’un secteur capable de jouer pleinement son rôle à l’heure où le Congo veut disposer d’un tissu de PME pérenne.

Selon elle, l’objectif primordial à atteindre consiste, en termes d’entreprises en création et en activités dont le nombre devrait augmenter, à viabiliser les PME et faire en sorte que les Congolais développent un esprit entrepreneurial et la culture managériale. La ministre des PME estime que la réussite de ce combat passe avant tout, au-delà du problème financier, par la formation professionnelle, technologique et managériale, gage d’une meilleure gestion des petites entreprises qui sont censées intervenir dans tous les domaines du développement.

« Pour réussir, il nous faut être compétitifs. C’est dire qu’il y a un combat qui demande certaines dispositions à prendre », déclarait la ministre des PME-PMI, soulignant qu’« au-delà de tout, le gouvernement doit relever le défi de la disponibilité des services non financiers, l’accompagnement des PME, les appuis multiples pour la réalisation d’études de marché, l’assistance dans tous les domaines ». Avec une part considérée comme la plus importante dans le processus de la diversification de l’économie, soit 90% tel que retenu par le gouvernement congolais, le secteur des PME-PMI appelle encore à la mise en place d’une politique d’incitation et d’accompagnement.

Pour y parvenir, Yvonne Adélaïde Mougany travaille avec des associations et organismes internationaux, dont la Banque mondiale, pour favoriser des joint-ventures entre les PME et les grandes entreprises. Une voie de sortie étudiée par son ministère afin d’envisager un contenu local qui permette d’attirer les investisseurs.

La lutte contre le chômage, un engagement

Déterminée à insuffler l’esprit d’entreprise chez les Congolais de tous les âges, Yvonne Adélaïde travaille pour faire de son ministère « l’entreprise des entrepreneurs ». Six priorités sont dégagées pour 2014. Elles sont tout à la fois d’ordre institutionnel et infrastructurel. La stratégie permet de briser les obstacles et de relever les défis qui s’imposent au tissu des PME.

En effet, si des lois et décrets s’avèrent nécessaires pour rendre plus opérationnel le dispositif juridique de ce secteur, la mutation du Centre de formalités d’entreprise, de l’Agence d’investissement des petites et moyennes entreprises, du Fonds de garantie et de soutien aux PME ainsi que l’Agence nationale de l’artisanat est un atout pour plus d’autonomie et de flexibilité dans la gestion des PME.

Par ailleurs, si la réallocation des ressources financières fait également partie des priorités de 2014 (des actions à mener tout au long de cette année), l’organisation de rencontres, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, répond au besoin de voir se créer plus d’entreprises. « Nous avons retenu le projet d’organiser, outre la deuxième édition de la convention Trois Jours pour la création d’entreprises, une session des Journées congolaises de l’entreprise », avait-elle annoncé, précisant que cette rencontre pluridisciplinaire serait l’occasion de rechercher un consensus national sur le rôle moteur qu’entend jouer le secteur des PME dans la modernisation de l’économie.

Toutefois, afin d’encourager les initiatives privées, la question de la couverture universelle déjà programmée est aussi prioritaire. Elle permettra de donner aux artisans, sur la base d’une contribution, une protection complémentaire portant sur les risques professionnels, la santé et les prestations familiales. « Le moment venu, ils seront consultés pour bien prendre en compte la réalité de leurs attentes », a expliqué Yvonne-Adélaïde Mougany.

Impliquer davantage de femmes dans l’entrepreneuriat

Réduit à une petite proportion, l’entrepreneuriat féminin fait partie des combats primordiaux. Yvonne-Adélaïde Mougany considère que la femme ne peut trouver d’égal en matière d’économie domestique. En vue de lever ces obstacles et d’écarter toutes discriminations, l’option envisagée est de libérer le potentiel féminin qui vit en elle pour qu’elle retrouve l’assurance qui lui permet d’évoluer dans ce domaine, à l’instar des hommes. « La femme à des capacités extraordinaires », pense-t-elle.

 

Yvonne-Adélaïde Mougany en quelques dates

Née en 1944 à Brazzaville, Yvonne-Adélaïde Mougany, fille d’Édouard Mougany, a occupé de hautes fonctions dans l’administration congolaise, notamment au sein d’Hydro-Congo, où elle fut en charge de l’exploration et de l’exploitation du pétrole (1986-1994). Elle a également participé à la quatrième Conférence mondiale des Nations unies sur les femmes en tant que déléguée du Congo-Brazzaville en septembre 1995. Membre du bureau exécutif national du Club 2002 sous le label duquel elle a été élue, en 2002, député de la première circonscription de Mindouli, dans le Pool (Sud) avant sa réélection en août 2007 pour le compte du Parti congolais du travail.

Nommée ministre du Commerce et de la Consommation en août 2002, cette femme dévouée a joué entre 2002 et 2003 un rôle clé pour le retour de la paix compromise par des conflits sociopolitiques armés. En 2009, alors que le président Denis Sassou-N’Guesso est candidat à sa propre succession pour un second mandat, Yvonne-Adélaïde Mougany a été désignée, seule femme parmi les hommes, comme porte-parole.

Guy-Gervais Kitina

Légendes et crédits photo : 

Yvonne-Adélaïde Mougany, Ministre congolaise en charge des PME et de l’Artisanat ©DR