Zimbabwe : le gouvernement veut indemniser les fermiers blancs

Samedi 19 Mars 2016 - 13:30

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D’après le gouvernement du Zimbabwe, il s’agit des fermiers blancs, dont les terres avaient été confisquées et redistribuées à la majorité noire lors de la réforme agraire débutée en 2000. 

Le ministre n'a pas précisé quand les fermiers seraient dédommagés, mais a souligné que les compensations seraient différentes selon les fermes. « Sur les 6.000 fermes qui ont été saisies par le gouvernement, seules 1.500 ont été évaluées pour l’heure», a indiqué le ministre Patrick Chinamasa. « Une fois les chiffres obtenus, nous pourrons étudier les modalités des compensations », a-t-il ajouté.  Pour Harare, il est aujourd’hui judicieux de procéder à une réparation. « Cette compensation est inscrite dans notre Constitution et de ce que je sais, c'est une obligation constitutionnelle », a indiqué Chinamasa, sans donner des détails sur le mécanisme de financement qui sera utilisé.

La réforme agraire débutée en 2000, est considérée par certains observateurs comme une des principales causes de la crise économique qui frappe en ce moment le pays. En effet, plusieurs milliers de fermiers blancs avaient été expropriés de leurs terres et luttent depuis des années pour obtenir un dédommagement. Cette proposition du gouvernement intervient au moment où le FMI demande au Zimbabwe d'agir rapidement pour sauver son économie. La constitution zimbabwéenne prévoit que c'est l'ancienne puissance coloniale, le Royaume-Uni, qui devrait payer les compensations pour les terres saisies par le gouvernement. Mais néanmoins, « je veux régler tous les problèmes et les disputes autour de la résolution de la question des terres », a confié le même ministre des Finances.

La réforme agraire a été conduite au Zimbabwe, selon Harare, pour contrebalancer les injustices du passé colonial, « où les Blancs s'étaient octroyés les meilleures terres, au détriment de la majorité noire ». Mais pour beaucoup d'observateurs critiques de cette réforme, la redistribution dans les années 2000 a surtout profité aux élites proches du pouvoir. Les fermiers noirs ordinaires qui ont reçu des terres manquaient,  selon eux, de moyens et qualifications pour pouvoir les faire fructifier. Le pays était pourtant considéré comme le grenier de l’Afrique australe. La crise alimentaire actuelle dans cette partie du continent serait due à cette réforme.

 

 

 

 

Fiacre Kombo

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