Covid-19. Déconfinements programmés pour limiter les dégâts économiques

Mercredi 29 Avril 2020 - 15:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

De nombreux pays, où l’épidémie semble sous contrôle, entament un plan de déconfinement pour redonner vie à des économies étranglées par la crise.

Comme un symbole, la Chine, berceau de l'épidémie de nouveau coronavirus, a annoncé mercredi que la session annuelle du Parlement s'ouvrirait le 22 mai. L'événement, qui réunit habituellement 3.000 députés dans le cadre solennel du Palais du peuple à Pékin, devrait donner l'occasion au président Xi Jinping de proclamer la victoire du pays sur le virus.
Partie du centre du pays en décembre, l'épidémie de Covid-19 a contaminé depuis 3,1 millions de personnes dans le monde. Plus de 217.000 en sont mortes, malgré le confinement de plus de la moitié des habitants de la planète.
En Europe notamment, la nécessité de limiter les dégâts économiques, sociaux et sociétaux a poussé plusieurs pays à présenter des plans de déconfinement, mais progressifs et réversibles. Dernier en date, la Pologne a annoncé mercredi la réouverture des crèches, hôtels et centres commerciaux.
En France, ce sera le 11 mai avec des tests massifs, masque obligatoire dans les transports publics et réouverture progressive des écoles et commerces, à l'exception des cafés et restaurants. Mais le Premier ministre Edouard Philippe a été clair : "si les indicateurs ne sont pas au rendez-vous, nous ne déconfinerons pas le 11 mai" pour ne pas prendre le risque de relancer l'épidémie, qui a déjà tué 23.660 personnes en France. La situation économique du pays est inquiétante avec plus d'un salarié français sur deux au chômage partiel, pour un coût estimé pour les finances publiques à 24 milliards d'euros. 
En Espagne, qui totalisait mercredi plus de 24.000 morts, la feuille de route du gouvernement prévoit à partir du 9 mai un déconfinement par phases jusqu'à fin juin, en fonction de l'évolution de la pandémie. Mais si les enfants peuvent de nouveau sortir, les écoles resteront fermées jusqu'en septembre. Comme en Italie, pays qui a payé le plus lourd tribut à la pandémie en Europe, et où les modalités du déconfinement prévu le 4 mai sont strictes : rassemblements interdits, déplacements entre régions interdits, port du masque obligatoire dans les transports.
Le Danemark, qui lève progressivement les restrictions, a réussi à placer la propagation de l'épidémie "sous contrôle", a estimé mercredi la responsable du gouvernement. "L'infection est sous contrôle et la stratégie danoise a réussi dans une première phase difficile", s'est félicitée Mette Frederiksen devant le Parlement monocaméral, le Folketinget. Pour enrayer la propagation du virus, le Danemark a fermé crèches, écoles, collèges et lycées, certains lieux ouverts aux publics comme les restaurants et bars, les salles de gym et les salons de coiffure. Il a également interdit les rassemblements de plus de dix personnes.

Faits Marquants

Après dix années de croissance ininterrompue, les Etats-Unis ont été fixés mercredi sur leur sort : le PIB recule 4,8% au premier trimestre et de 11,8% au second, alors qu'en cinq semaines, plus de 26 millions de personnes se sont inscrites au chômage, du jamais vu. Pays le plus touché au monde, les Etats-Unis ont passé le cap du million de cas diagnostiqués de Covid-19, et le nombre des décès y est désormais de 58.351.

Le secteur aéronautique en crise. La société française Airbus a dévoilé mercredi une perte de 481 millions au premier trimestre, évoquant la plus grave crise jamais rencontrée par l'industrie aéronautique. Le trafic aérien ne devrait pas retrouver son niveau d'avant-crise avant deux à trois ans, selon le patron de Boeing, contraignant plusieurs compagnies à annoncer des plans de suppressions d'emplois : 12.000 chez British Airways, 5.000 chez la scandinave SAS, 2.000 chez Icelandair... Signe que la reprise des vols n'est pas pour demain, la Russie a prolongé mercredi l'interdiction d'entrée sur son territoire pour les étrangers au-delà du 30 avril.

Les pays doivent tout faire pour promouvoir une reprise économique respectueuse de l'environnement après la pandémie de coronavirus, a lancé la directrice générale du Fonds monétaire international dans un discours prononcé à l'occasion d'une conférence virtuelle sur le climat. Kristalina Georgieva a appelé les gouvernements à donner la priorité aux investissements dans les technologies vertes, les transports propres, l'agriculture durable. Et dans les priorités, l'imposition d'une taxe carbone à un prix substantiellement plus élevé pour accélérer la transition vers des carburants plus propres et une meilleure efficacité énergétique. Le prix mondial de la taxe carbone n'est que de 2 dollars la tonne actuellement, "bien en-deçà des niveaux nécessaires pour maintenir le réchauffement climatique sous 2 degrés Celsius, que nous estimons à 75 dollars la tonne", a-t-elle rappelé.

L'apparition de cas d'enfants affectés par une maladie inflammatoire grave, ressemblant à la maladie de Kawasaki, dans plusieurs pays européens, suscite l'inquiétude. Est-ce en lien avec le coronavirus ? C'est ce que les autorités sanitaires britanniques tentent d'établir.

Google a annoncé mercredi la mise à disposition gratuite pour le grand public de Google Meet, son outil professionnel de visioconférence, alors que le succès de Zoom a déjà incité Microsoft et Facebook à muscler leur offre ces dernières semaines. La plateforme de conférences vidéo va être progressivement étendue au grand public dans les prochaines semaines, à condition de disposer d'un compte Google (Gmail) ou d'une "identité Google", que l'on peut créer avec n'importe quel email personnel ou professionnel. Comme toutes les interfaces d'appels vidéo, Google Meet a vu le volume de communications exploser depuis mars, à la faveur de la pandémie de Covid-19 et du "Grand confinement".

Trois quarts des travailleurs informels, soit 1,6 milliard de personnes dans le monde, risquent de perdre leurs moyens de subsistance au cours de ce deuxième trimestre en raison de la pandémie, a alerté l'OIT mercredi. Présentant une nouvelle étude de l'Organisation internationale du travail (OIT) sur les conséquences économiques du confinement lié à la pandémie de coronavirus, le directeur général de l'organisation, Guy Ryder, a déclaré aux médias qu'il fallait s'attendre à un "impact énorme en matière de pauvreté".

Julia Ndeko avec AFP

Notification: 

Non