Le burn-out : un appel au changement ?

"La Santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en l'absence de maladies ou d'infirmités " dixit l'Organisation mondiale de la santé. La haute autorité de santé ne reconnaît pour autant pas le burn-out comme une maladie, ni même une altération de la santé mais comme un phénomène lié au travail.

Le terme " burn-out " voit le jour aux Etats-Unis dans les années 60 par les travaux de sir Harold B. Bradley dans son article « Community-based treatment for young adult offenders » dans lequel il le définit comme un stress particulier lié au travail. La notion de Burn-out sera reprise dans les années 70 par des scientifiques tels que le psychanalyste Herbert J. Freudenberger et la psychologue Christina Maslach qui vont faire un travail de fond sur cette question et lui donner un intérêt pour les profils les plus exposés que sont les aidants professionnels comme les médecins, les infirmiers mais aussi les enseignants et les travailleurs sociaux.

Dans la langue anglaise courante, burn-out signifie " s’user, s’épuiser, craquer en raison de demandes excessives, de manque d’énergie, de forces ou de ressources. " En plus des populations cibles de ce syndrome, c'est le corps entrepreneurial tout entier, public et privé, qui se voit concerné devant le mal-être de plus en plus grandissant des travailleurs à travers le monde.

L'échelle d'évaluation de Malash du burn-out ressort trois dimensions de mal-être qui sont : l'épuisement émotionnel ou le sentiment d'être vidé et sans capacité de se revitaliser avec un sentiment permanent de ne pas pouvoir faire face à une autre journée de travail ; la dépersonnalisation ou la perte d'idéal qu'on a de soi-même et de sa participation au monde et enfin baisse d'efficacité dans ses prestations : baisse du sentiment de compétence et de productivité au travail.

Dans les signes physiques qui l'accompagnent, le burn-out cause une fatigue chronique, des douleurs généralisées, des troubles de sommeil, des troubles digestifs et des signes focaux comme des migraines ou un mal de dos récurrent. Au travers de ses causes et ses manifestions, le burn-out révèle un sentiment de frustration et une inadéquation entre ce que la personne perçoit de son investissement personnel, de son implication, de ses compétences et de son énergie et les retours qui ne s'en montrent pas à la hauteur.

Dans le système capitaliste en général et dans le monde de l'entreprise en particulier, le management des ressources humaines se voit être un management de domination, d'oppression, de compétition constante qui exige des résultats, en bafouant souvent l'aspect humain de l'entrepreneuriat, la nécessité de l'empathie et de la compassion, pour amener les salariés à révéler la plus haute version d'eux-mêmes. Ce terme de burn-out, dont le fond prouve à suffisance un besoin de reconnaissance, n'a pas manqué de se répandre dans les autres sphères de la vie, tels que les domaines familial, communautaire, social, dans lesquels les personnes peuvent être exposées à un stress important si elles ne vivent pas leur idéal.

Au-delà de l'aspect souffrant de ce phénomène, le burn-out est une occasion, une réelle opportunité de repartir d'un pied neuf dans la vie, en faisant les ajustements et les changements qui s'imposent, au péril desquels la personne avancera comme un zombie dans la vie. Comme écrit dans le livre le plus vendu au monde : " Choisissez la vie ".