Voir ou revoir : « Survie » de Michael Moud

Le mouvement du drone et de la caméra balaient une forêt quelconque du Congo, donnant à voir la beauté et la hauteur des arbres à l’état brut, avant de s’arrêter sur quatre jeunes habillés en bleu et étalés sur le sol dans un état d’inconscience partielle. C’est bel et bien à un voyage au sein de cet environnement que Michael Moud invite le spectateur. Une aventure de 25 min qui laisse présager des moments de doute, de peur et d’impasse.

Edwige Ndinga, une scientifique, a kidnappé quatre étudiants et quatre prisonniers afin de les mettre en confrontation dans la brousse pour une expérience bio-organique. Le défi est de taille car la jeune femme a injecté dans chaque victime un virus qui la tuera au bout d’une heure si elle n’entre pas en possession de l’antidote. Et pour rendre cette expérience encore plus croustillante, Edwige n’a rendu disponible qu’une seule dose du remède à la sortie de la forêt.

En attendant, « vous trouverez l’antidote partielle dans le sang des membres de l’équipe adverse. Tout comme le leur se trouve dans le vôtre. L’incomplet aspire l’antidote de celui qui est touché et libère une décharge électrique mortelle. Donc si vous êtes touchés, vous êtes morts. Bonne chance », a-t-elle fait savoir par holographie à l’équipe des gentils qui regroupe les étudiants. Quelle stratégie mettre en place pour survivre ? Le dilemme qui semble s’imposer dans les premières séquences du film va demeurer en filigrane, pour trouver sa réponse à la fin du scénario. A voir, pour mieux comprendre.

Le pouvoir de l’adrénaline, la soif de réaliser des exploits, l’incapacité à gérer les imprévus scientifiques, le pouvoir de l'amour et l'égoïsme sont, entre autres, les sujets phares de cette fiction produite l’an dernier par Afro Mind. En parallèle, « Survie » traduit également l’état dans lequel se trouve le cinéma congolais. Pour sa réalisation, Michael Moud s’était réuni avec des amis, moyennant une cotisation de groupe, un scénario et une caméra. Finalement, après deux jours de tournage à Pointe-Noire et des semaines de montage, le film peut être consommé. Cela témoigne combien la volonté y est, mais les moyens techniques et financiers font défaut à cette jeune génération passionnée du 7^e art et qui vise grand.

Notons que le casting se composait de : Ive Kamiwako, Elveron Goma, Amanda Bavi, Nipcia Biteki, Jojo Kouenissadio, Mav Scott, Cayla Adam, Lionel Makola, Tendresse Mabiala, Hamoi Monsang, etc.

Lien du film : https://www.youtube.com/watch?v=tBgDFM4hqTo&t=715s.