Make up : Aux limites de la bienséance

Vendredi 16 Juillet 2021 - 13:34

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L’anglicisme « Make-up » qui signifie « maquillage » en français est une tendance qui a pris naissance en Afrique anglophone, avec l’essor du cinéma nigérian, et qui a été propulsé par les réseaux sociaux. S’enracinant dans les habitudes de beauté de la femme noire-américaine, le make-up se veut pousser à l’extrême la capacité de se sublimer dans le but de friser le spectaculaire en live.

Toutes les femmes ressentent le besoin de plaire et de séduire. La façon dont une femme prend soin d’elle renseigne sur l’estime qu’elle a de sa personne et sur sa confiance en elle. C’est à sa capacité de prendre soin d’elle qu’elle va multiplier ses opportunités de relations amoureuses ou entretenir la flamme de sa relation avec son partenaire amoureux.

Le maquillage se présente alors comme un outil de séduction majeur. Il offre la possibilité aux jeunes-femmes de s’embellir du mieux de leur aptitude à jongler avec les pinceaux. Au-delà de ces besoins esthétiques, la question est de savoir s’il y a une limite à cette pratique, jusqu’où peut-on s’embellir, et surtout ce qu’il ressort de cette pratique à l’échelle individuelle mais aussi des communautés de femmes qui le pratiquent.

Le secteur de l’esthétique féminin se révèle ne pas avoir de limites claires. Après les excès et des dommages y relatifs de l’éclaircissement de la peau, aujourd’hui le make-up soulève aussi des questions d’éthique et de d’identité culturelle : avec les extensions capillaires, sont aussi venues les extensions de cils, du maquillage permanent ou semi-permanent, des bases de maquillage qui font disparaître l’effet poreuse de la peau donnant au visage une allure de porcelaine, digne des stars de la musique.

Les offres sont telles qu’aujourd’hui une femme peut prendre une apparence absolument différente de son aspect initial quitte à causer le leurre dans l’esprit des hommes qui les abordent. Ont été multipliés sur la toile des avant-après de maquillage où la personne était totalement méconnaissable, transformée au-delà des limites de la dénaturation.

La beauté est ainsi montrée sans fidélité et presque sans authenticité. Refaite de leurs atours, certaines femmes deviennent comme des poupées artificielles qui perdent de leur flamme, de leur vulnérabilité et de leur vérité.

Mis correctement à contribution, le maquillage ne devrait-il pas accentuer les traits d’une femme, ressortir les points forts de la physionomie de son visage et rafraîchir son apparence ?

L’on est à s’interroger aussi sur l’influence de la télévision, car elle est censée être le reflet de la société, or elle a aussi un côté spectacle vivant qui ne reflète pas toujours la réalité.

L’idéal des soins esthétiques serait d’arriver à faire ressortir la beauté d’une femme en travaillant sa matière, pas en lui rajoutant de la matière : soins de la peau, soins des cheveux, hygiène de vie et routines de beauté pour lui donner de rayonner naturellement d’une beauté qui ne dépend pas de rajouts.  Le rajout de matière devrait, si souhaité, épouser fidèlement l’aspect du visage d’une femme et le rehausser de façon subtile de sorte que le regard alter cherche et se trompe dans la distinction de ce qui est d’elle et de ce qui ne l’est pas.

Princilia Pérès

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