Inondation à Liège : Thierry Michel perd plus de quarante ans de labeur

Lundi 19 Juillet 2021 - 16:41

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Les Films de la passerelle, la maison de production du réalisateur belge n’a pas été épargnée par les pluies diluviennes des 14 et 15 juillet, les dégâts ont été énormes : plus aucune trace des coulisses des tournages, une importante documentation perdue à tout jamais.

Thierry Michel parle de la perte de ses archives sur TV5 Monde (DR)Près de cent vingt communes ont été inondées en Belgique. Le bilan est lourd avec une trentaine de morts. A côté de ces pertes en vies humaines, il y a des dommages considérables. La montée sans précédent du niveau des cours d’eau, notamment de la Meuse, fleuve bordant Liège, a causé un véritable désastre. Les bureaux des Films de la passerelle situés à Liège en ont fait les frais. Sur TV5 Monde, le dimanche 18 juillet, Thierry Michel a reconnu avoir « perdu le fruit de plus de quarante ans de travail ».

La mort dans l’âme le réalisateur a expliqué  : « Nous n’avons pas tout perdu mais tous les dossiers d’investigation, les recherches, les coulisses des tournages ». Toute la documentation envolée, c’est comme il dit « la vie des films sur papier qui n’existe plus. Tout est perdu ». En plus de tous les écrits irrécupérables, Thierry Michel signale encore : « Je n’ai plus aucune affiche de mes films. Et ceci concerne une quarantaine de films ». Dans le lot, il a cité notamment le très médiatisé film qui a fait l’actualité tout récemment encore à la suite des poursuites lancées contre le général John Numbi, à savoir « L’affaire Chebeya », mais aussi « Mobutu roi du Zaïre ». Le cinéaste déplore la situation soulignant qu’il s’agit ici d’« un travail énorme de documentation, de recherche d’archives disparus. Je n’en ai plus aucune trace ». L’on ne peut s’empêcher d’imaginer combien cette perte importante, toute une mémoire impossible à reconstituer, doit être navrante. Liège sous les eaux après deux journées de pluies diluviennes (DR)

Un patrimoine à reconstituer

Contacté depuis Liège par Le Courrier de Kinshasa le 19 juillet, Thierry Michel a évoqué la triste et douloureuse réalité avec un réel regret et on le comprend. « Malheureusement, ce sont des pertes définitives à moins de retourner dans le temps, refaire les tournages réalisés depuis 45 ans ! », s’est désolé le cinéaste belge. Néanmoins, les masters, trois cent cassettes de parties, peuvent être reconstitués. En effet, Thierry Michel s’est consolé de pouvoir rétablir son patrimoine à partir « des masters qui existent en différents lieux, chez les distributeurs, à la cinémathèque, dans les télévisions ». Plus particulièrement, il a cité la chaîne francophone où il était reçu. « TV5 a d’ailleurs une partie du patrimoine de mes films pour avoir diffusé la plupart d’entre eux », a-t-il affirmé.

Les films de la Passerelle ont des archives à reconstituer (DR)Rappelons que Thierry Michel est plus connu comme cinéaste et journaliste en RDC où il a effectué de nombreux tournages. Il a à son actif plus de trente films (fictions et documentaires) réalisés pour le cinéma et la télévision dans les quatre continents, savoir Europe, Afrique, Asie et Amérique Latine. De Rio à Mogadiscio, de Téhéran à Conakry, de Casablanca à Moscou, de Kinshasa à Bruxelles. S’étant spécialisé sur l’Afrique et la RDC, il y a produit plus de quatorze films depuis vingt-cinq ans parmi lesquels L’homme qui répare les femmes sur le Prix Nobel, le Dr Denis Mukwege. Sur la RDC, le réalisateur qui est aussi photographe a également réalisé et édité trois livres. Congo River, Katanga Business et Collection Congo-Zaïre 25 ans (Photos et textes).

 

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Thierry Michel parle de la perte de ses archives sur TV5 Monde (DR) Photo 2 : Liège sous les eaux après deux journées de pluies diluviennes (DR) Photo 3 : Les films de la Passerelle ont des archives à reconstituer (DR)

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