Reçus au baccalauréat : c’est l’heure de penser à l’orientation académique

Jeudi 5 Août 2021 - 20:30

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L'obtention du baccalauréat ne signe pas une fin en soi mais un réel commencement. Les études primaires et secondaires ayant pour vocation de poser les fondements de l'instruction, les études universitaires donnent, pour leur part, aux apprenants le choix de décider de la voie qu'ils vont suivre dans la vie. Entre inscriptions et concours, que présage l'entrée à l'université, notamment au Congo-Brazzaville ?

« La vie commence après le bac » ne serait pas une assertion exagérée dans les pays qui font de l'éducation une corde importante à leur arc. Avec un taux d'alphabétisation de 86,1% pour les jeunes hommes et de 74,6% pour les jeunes femmes de 15 ans et plus selon les statistiques de l'Unesco ; et à un âge qui vient rencontrer leur maturité civile ; l'obtention du baccalauréat vient signer un nouveau départ pas des moins importants dans la vie des candidats qui l'ont passé.

A cette grande joie qui constitue une source d'émoi et de réjouissances autant pour le candidat que pour ses proches vient se greffer avec le recul de quelques jours ou de quelques semaines la question de l'orientation académique. Si certains parents ont déjà planifié à la trace près le parcours de vie de leurs rejetons, il n'en demeure que cette responsabilité échoie au jeune homme lui-même ou à la jeune femme elle-même pour le simple fait qu'ils choisissent là de dessiner en grande partie leur avenir.

Un proverbe indien dit que « La chance aide parfois, le travail toujours ». Bien choisir son orientation académique et plus tard sa profession est un gage de pouvoir se prendre en charge et de prendre soin de ceux qu'on aime. Pourtant en matière d'orientation académique, il n'y a pas de politique gouvernementale claire au niveau des écoles, qu'elles soient publiques ou privées. Les élèves futurs étudiants, sont plus livrés à eux-mêmes, leur intuition, leur envie ou font leur choix soit à défaut soit en fonction des suggestions de leur entourage ou de la société même.

Ainsi, on aura remarqué une pléthore de nouveaux bacheliers se diriger vers les mêmes concours, les plus plébiscités, qui ne reçoivent qu'une centaine de candidats après examen, au détriment des dizaines de milliers qui se sont inscrits après des centaines d'heures de préparation dans des centres qui voient exprès le jour pendant les vacances avant justement la période du lancement desdits concours, malgré les circuits administratifs pesants qu'il leur faut passer avant de se présenter en salle le jour J.

La sélection des admis, qui se fait parfois selon des critères de clair-obscur déterminant aussi l'organisation et la validation des crédits dans les futures écoles, entraîne la désillusion et même l'abattement de plusieurs âmes qui se projetaient déjà dans une certaine profession dont ils ignorent la réalité, en cursus de formation et après la diplomation.  

Ecoles de médecine, de droit, d'ingénierie ou de comptabilité voient des vagues de bacheliers s'échouer sur leurs portes inaccessibles ; bacheliers qui ne se sont pourtant pas posé dans le fond la question de savoir ce qu'ils voulaient faire de leur vie ; ni même quels sont leurs talents, leurs aptitudes et leurs facilités. Qu'est-ce qui leur permettraient de vivre un métier épanouissant ou même de le créer !

Le rêve de l'intégration à la Fonction publique est ainsi vendu comme une rose, non débarrassée de ses épines. Dans un pays qui se tourne aujourd'hui vers la diversification de l'économie, les jeunes, force vive de la nation, devraient se poser les bonnes questions pour eux et pour leur pays.

Agriculture, métier ancestral et impérissable, nouvelles technologies et métiers du numérique, communication, publicité et métiers de l'image, tourisme et économie verte sont autant de domaines qui sont à exploiter en surface comme en profondeur pour le Congo de demain.

Par des choix sensés et réfléchis et grâce à une vraie orientation scolaire et académique, non basée sur les notes ou la mémoire mais sur les dispositions innées, les facilités et les talents ; chaque individu appelé à façonner son avenir et l'avenir de la nation qui l'a vu naître doit pouvoir reconnaître sans grande difficulté sa zone d'excellence.

Bon vent !

Princilia Pérès

Légendes et crédits photo : 

Des élèves célébrant leur réussite après la délibération des résultats au bac/DR

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