Les immortelles chansons d’Afrique : « Keba na ye » de Marcus MvoukaVendredi 3 Septembre 2021 - 14:25 Marcus Mvouka a surfé sur la vague du succès avec « Keba na ye », chanson qui incite à la vigilance et à la prudence dans un monde où nos véritables ennemis ne sont que ceux qui nous entourent.
« Keba na ye » signifie « Fais attention à lui ». Cette expression est une mise en garde. Selon l’auteur, tous ceux que nous appelons amis, pour la plupart des cas, finissent par nous trahir. « Akoboma yo ndeko, moninga boliaka, botambolaka na ye mama azali songeur. Akobomayo sala keba, moninga bovandaka, bofutela ndako elongo nde mauvais témoin. Akoboma yo keba na ngue, moninga boliaka, bolatana bilamba mama azali yuda ». « Il va te tuer, mon frère, l’ami avec lequel vous mangez, vous marchez, c’est lui le médisant. Il te tuera, fais attention, l’ami avec lequel vous êtes ensemble, vous louez la même maison, c’est lui le faux témoin. Il te tuera, fais gaffe, l’ami avec lequel vous mangez, vous vous échangez les habits n’est en réalité qu’un Judas ». Enregistré au studio Laguna, cet album, dont la prise de son et le mixage ont été effectués par Dominique Urruty, assisté de Richard Dick, a connu la participation aux chœurs de Léa Lignanzi, Bhy Gao, Fidèle Zizi, André Pammoniel. Il est à noter que Pamelo Mounk’A et Ballou Canta interviennent dans le titre « Nzoto eza mabele » qui figure dans la deuxième piste de la face B. Dans ce vinyle, le travail abattu par l’artiste Pablo Lubandika mérite d’être signalé. Il y joue toutes les guitares. Domingo Salsero exécute la batterie et les percussions. La trompette, le saxo alto, le saxo ténor et le trombone sont respectivement assurés par Manga Jerry, Priso, Ben’s et Roger Kom. Né en 1946, en République du Congo, Marcus Mvouka fait ses débuts dans la musique dans la fanfare nationale comme trompettiste. Vers les débuts des années 1970, il va s’intéresser au chant et va côtoyer plusieurs artistes chanteurs, dont Ballou Canta. Dès lors, il troquera la trompette contre le micro. C’est à partir de 1980 qu’il s’imposera comme chanteur. La consécration se fera avec l’album « Keba na ye », en 1982 alors qu’il est âgé de 36 ans. Après cela, il enregistrera avec l’artiste Emmanuel Bouétoumoussa, l’un des héros dans l’ombre de la musique congolaise moderne, un deuxième 33 tours, titré « Cri d’alarme ». Marcus est mort dans l’anonymat. Il nous a laissé un héritage culturel fait des chansons dont les contenus restent toujours d’actualité. Frédéric Mafina Légendes et crédits photo :Pochette de l'album Notification:Non |