Genre: une bande dessinée contre les violences envers la femme

Vendredi 3 Septembre 2021 - 15:04

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En séjour de travail à Paris, Inès Nefer Ingani, la ministre de la Promotion de la Femme et de l’Intégration de la femme au développement, scelle le lancement contractuel d’une bande dessinée (BD) destinée à la lutte contre les violences faites aux filles/femmes en milieu scolaire.

Photo de groupe autour de la ministre Inès Nefer Ingani lors de la cérémonie BD à l'ambassade du Congo à ParisUne semaine après la rencontre citoyenne entre le Premier ministre, Anatole Collinet Makosso, et les Congolais de France, dans la salle verte de l’ambassade du Congo en France, en présence de l’ambassadeur Rodolphe Adada, s’est tenue, le 2 septembre, une séance de signature du contrat de prestation de services relatifs à l’élaboration d’une BD destinée à la lutte contre les violences fondées sur le genre en milieu scolaire.

Cette cérémonie s’est transformée plutôt en plaidoyer des actions menées par la ministre Inès Nefer Ingani au ministère de la Promotion de la femme car, en dépit des avancées significatives enregistrées, le statut de la femme nécessite encore bien des améliorations. Et, pour la ministre, c’était l’occasion de rencontrer un panel des femmes de la diaspora.

Dans son discours, elle a décrit la rencontre du jour à l’ambassade comme étant une activité inscrite dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre les violences fondées sur le genre du plan d’action 2021-2025, qui se décline autour de cinq axes principaux.

À savoir, axe I : mobilisation sociale, sensibilisation, éducation, communication et engagement citoyen ; axe II : amélioration des connaissances ; axe III : amélioration de l’accès aux services d’accompagnement et de prise en charge des survivantes de violences fondées sur le genre ; axe IV : amélioration du cadre institutionnel, juridique et lutte contre l’impunité ; et enfin, axe V : coordination, suivi-évaluation et mobilisation des ressources.

Les BD qui seront mises à la disposition des jeunes élèves du Congo, suite à la signature dudit contrat, s’inscrivent dans l’axe 1 de ce plan d’action. Leur objectif est de sensibiliser le jeune public, de l’éduquer et surtout de le dissuader de commettre tout acte de violence à l’encontre des jeunes filles qui sont victimes, comme l’ont démontré les enquêtes de plusieurs formes de violences, notamment en milieu scolaire qui se révèle regrettablement un lieu où se commettent des férocités fondées sur le genre, a-t-elle confié.

« Notre rôle, le rôle de l’État, est de combattre avec pugnacité ces violences ayant pour base le genre en milieu scolaire, parce que celles-ci ont pour conséquence la marginalisation, l’échec et le décrochage scolaire de bon nombre de jeunes filles congolaises », a laissé entendre la ministre. 

A la différence des outils disponibles, avec des statistiques difficiles d’accès pour les jeunes, la BD s’adresse aux filles comme aux garçons, adolescents et adultes, et permet en outre de valoriser les talents d’auteurs et de dessinateurs congolais. Elle sera constituée de récits courts pour faire comprendre aux élèves des cycles primaires et secondaires qu’il n’est pas question de banaliser ni d’accepter les cas de maltraitance, de discrimination dont le genre féminin est trop fréquemment ciblé.

Auprès des enseignants du primaire au lycée, la BD vise à aborder des thèmes comme le racket (au titre des violences économiques), l’intolérance ou la marginalisation dont sont victimes les jeunes-filles du fait de menstruations précoces, de leur séropositivité au VIH/sida, d’un handicap ou de leur appartenance à la population autochtone. Cette sensibilisation sans tabou concerne également la prévention sur les autres formes de violences, notamment le viol, le harcèlement sexuel et le harcèlement en ligne…

La ministre a remercié le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, pour sa vision et pour l’appui apporté dans la réalisation des actions en faveur de la promotion du statut multiforme de la femme congolaise en général, et de la fille en particulier.

Les participantes à cette rencontre, soucieuses d’endiguer les violences faites aux femmes, ont procédé à une série de questions-réponses / propositions avec la ministre. Sandrine Obami, présidente de l’association « Ensemble » à Rouen, suggère « que le ministère facilite un pôle d’écoute » au sein de l’ambassade du Congo à Paris pour rompre la solitude de certaines femmes seules en France.

Inès Nefer Ingani a clos les échanges de cette rencontre en ces termes : « La jeune fille congolaise d’aujourd’hui garantit la parité de demain… Soyons des femmes de terrain, déterminées et perspicaces… A vous les Congolaises de l’étranger, n’oubliez pas de rentrer au pays... ».

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

La photo de groupe autour de la ministre Inès Nefer Ingani, lors de la cérémonie BD à l'ambassade du Congo à Paris/ Rigo photo

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