Sibiti : les difficiles conditions de vie des autochtonesVendredi 10 Septembre 2021 - 12:29 Une odeur de pisse mêlée à celle de la fumée et des épices vous souhaite la bienvenue, dès que vous franchissez la porte d'une hutte. Peu aérée et exiguë, une unique pièce sert parfois de séjour, cuisine et chambre. Des conditions de vie qui, à la longue, peuvent être désastreuses pour la santé des occupants des lieux.
Les huttes sont insalubres, peu ventilées, sombres, peu confortables et parfois surpeuplées (six à douze personnes). Les occupants manquent souvent d’espace et d’intimité, parce que ces constructions de fortune sont généralement exiguës et ne possèdent qu’une ouverture pouvant à la longue provoquer des problèmes d’hygiène et des maladies comme l’a indiqué Henriette Kiboukou, directrice départementale de la Promotion des droits des peuples autochtones à Sibiti. « C’est inacceptable qu’aujourd’hui encore des gens vivent toujours dans ces conditions. Etant des Congolais, ils ont aussi droit à un logement décent », a–t-elle dit, indignée. A Mabembé comme à Mapati, Ngonako et Indo, les autochtones vivent en général au fond des villages. Leurs logements construits avec de la paille sont souvent dans un état de délabrement au point où l’on peut apercevoir, via des ouvertures sur les murs, ce qui se passe à l’intérieur. A Mabembé, le spectacle est encore plus alarmant car on y accède par une piste sinueuse, simple ruban à peine visible dans les hautes herbes pendant la saison de pluie. Les autochtones sédentaires de ce village vivent dans les huttes endommagées par l’épreuve du temps et s’inquiètent peu de leur environnement. L’essentiel pour eux est d’avoir un endroit où dormir. C’est le cas d’Igor qui occupe une pièce qui lui sert de séjour, de cuisine et de chambre. Une porte en guenille laisse entrer la lumière. A droite, un petit matelas étroit et un bidon d’eau qui lui sert de table de chevet où il dépose quelques bricoles. A gauche, un monticule de fagots de bois recouvre tout un pan de mur, quelques ustensiles de cuisine et des produits alimentaires. « Je n’ai pas de toilettes et pour faire mes besoins, soit je vais dans l’herbe, soit dans l’eau », a sigifié le jeune homme, qui a des problèmes en saison de pluies car l’eau pénètre dans sa hutte. Belvigie, mariée à Richard, se plaint quant à elle du manque d’intimité. « Nous sommes trois épouses et dix enfants dans une maison de trois pièces dont deux chambres. Par chance, on ne vit pas tous ici au même moment, quand je suis en brousse, mes deux rivales viennent me remplacer », a-t-elle indiqué, encourageant son époux à construire une habitation plus grande. Berna Marty Légendes et crédits photo :Une famille devant son habitat Notification:Non |