Assainissement: le projet « Kin elenda » boudé par les habitants de Mombele

Lundi 13 Septembre 2021 - 17:15

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Les anciens élèves de l'Institut tecnique agricole ( ITA) de Mombele ont pris d'assaut, le 11 septembre, les installations de leur école pour y rencontrer le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukombe,  et lui faire part de leurs critiques quant à l’installation d’une usine de traitement des matières fécales au sein de cette école.

Le Premier ministre devrait être accompagné de la ministre en charge de la Formation professionnelle, Antoinette Kipulu. Pour la deuxième vice-présidente de l’association des anciens de l'ITA, Naomi Nzeba, leur présence à l’école qui les a formés a été motivée par leur détermination à réitérer leur opposition au projet « Kin elenda » dont l’une des intentions est d’implanter une usine de traitement des matières fécales et boues de vidange au sein de cet établissement. « Ce dossier n’a pas commencé aujourd’hui. Mais, c’est grâce à Mme Antoinette Kipulu que le Premier ministre a eu échos de cette intention d’utiliser l’école pour installer cette usine de traitement de boues de vidange. Je trouve décevant que les gens, des responsables dans ce pays, se réunissent pour parler d’un projet tout simplement pour leurs intérêts personnels et égoïstes », a indiqué Naomi Nzeba.

Selon ces anciens élèves, la Banque mondiale, pourvoyeuse des fonds dans ce projet, aurait été flouée par les demandeurs qui ont usé de beaucoup de contre-vérités pour obtenir son engagement. A en croire cette association, les études d’impact environnemental et de faisabilité menées avaient indiqué que le site choisi n’était pas approprié pour ce projet. Aussi, selon les textes légaux qui régissent ce secteur, ce projet devrait avoir le quitus de la population qui, dans le cas présent, n’avait jamais été consultée. « Les cibles de ce consultant n’ont été que des  vielles personnes, des veuves et des orphelins, qui ne pouvaient jamais dire non, étant donné qu’ils ne maîtrisent pas les conséquences de ce projet sur l’avenir et le devenir de ce coin de Mombele, dans la commune de Limete », a expliqué un autre membre de l’association.

La Banque mondiale, estime l'opinion, ne doit pas être dédouanée dans cette affaire qui semble être l’escroquerie du siècle étant donné qu'elle dispose des services pour vérifier les informations qui lui sont fournies, surtout quand il s’agit des projets de cette ampleur en termes d’argent et d’impact sur la population. « La Banque mondiale n’est pas innocente. Ses structures sont au courant et savent bien ce qui se passe », a souligné un habitant de ce quartier visé pour l’installation du projet.

Un rendez-vous manqué

Les anciens de l'Institut technique agricole de Mombele et certaines autres associations dont S.O.S Kinshasa, les Amis de la nature et des jardins, etc., ont initié, il y a près d’un mois, une pétition contre ce projet. Plus de mille signatures ont déjà été recueillies et les initiateurs s’apprêtent à l’introduire auprès des institutions et personnalités ciblées.

Pour les membres de ces associations, qui regrettent le rendez-vous manqué du 11 septembre avec le Premier ministre Lukonde, sa présence au sein de cette école allait leur permettre de lui étaler leurs préoccupations face à ce projet sur lequel plane le flou, notamment sur les vraies motivations de la partie demanderesse ainsi que sur l’accord donné par la Banque mondiale pour le financer. Toutefois, ces anciens élèves de l’Institut agricole de Mombele se disent prêts à aider la ville de Kinshasa et la Banque mondiale dans certains aspects du projet, précisément dans le choix du site pour l’installation de cette usine, etc.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: le comité directeur de l'AITPAM, lors de la sortie officielle de cette organisation/Adiac

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