Santé : des recommandations pour faciliter l’accès aux soins primaires

Mardi 12 Octobre 2021 - 15:55

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Les Croix-Rouge congolaise et française ont présenté, le 12 octobre à Brazzaville, les résultats d’une enquête faisant état des obstacles en matière d’accès aux services de santé tout en définissant des recommandations afin de résorber le problème.

Construire ou agrandir les centres de santé dans les localités où la demande des soins est croissante ; recruter les sages-femmes, les techniciens de laboratoire et les affecter prioritairement dans les formations sanitaires de zones rurales ; combattre la vente illicite des médicaments par le personnel sanitaire ; revoir à la baisse le niveau de contribution financière des centres de santé intégrés car chaque mois 20% de leurs recettes sont transférées aux districts sanitaires font partie des multiples recommandations évoquées par Jean-Christophe Boungou Bazika ayant dirigé l’enquête sous le label du Centre d’études et de recherche sur les analyses et politiques économiques (Cerape).

La proposition de procéder à une étude approfondie sur la gouvernance, le fonctionnement et le financement des formations sanitaires a été formulée. Elle permettra de tirer des enseignements utiles sur le comportement du personnel soignant face aux malades, la répartition et l’utilisation des fonds par les centres de santé intégrés et éventuellement de suggérer une réforme du mode de répartition et de gestion.

L’étude sociologique de l’accès et des barrières à l’accès aux soins a été réalisée dans les départements de la Bouenza, de Brazzaville, de la Cuvette, du Niari, de Pointe-Noire et de la Sangha. Les contraintes sont multiples : la distance moyenne pour atteindre les formations sanitaires proches est de 3km dans les zones rurales. A cela s’ajoutent le statut social et la taille des ménages. 84% des ménages estiment que la barrière aux soins de santé est due à la pauvreté tandis que 63% pensent qu’avoir beaucoup d’enfants pose problème car cela rend insoutenables les dépenses de santé des ménages. Aussi, au niveau des femmes, seulement 10,77% consultent une sage-femme. « Le nombre de sages-femmes qui vont en retraite n’est pas proportionnellement compensé. Les femmes veulent bien les consulter mais ne savent pas où les trouver », a expliqué Jean-Christophe Boungou Bazika.

« Plusieurs maux minent notre système de santé. Depuis quelques temps, nous travaillons d’arrache-pied sur la revitalisation des districts sanitaires pour améliorer l'offre des soins de santé primaires en les rapprochant davantage de la population », a fait savoir le directeur général des soins et services de santé, le Pr Henri Germain Monabeka, prenant acte des recommandations pour améliorer la donne en précisant que l’étendue du travail ne peut pas se faire en un jour.

Pour le chef de délégation de la Croix-Rouge française, Jérôme Socie, cette étude donne de la matière qui permet de faire un plaidoyer afin de mobiliser davantage les partenaires pour accompagner le Congo dans le processus de facilitation de l’accès aux soins primaires, notamment dans les zones enclavées. Il convient de dire que les Croix-Rouge congolaise et française concourent au renforcement des capacités de ripostes aux épidémies en contexte covid-19 dans les départements où l’enquête a été réalisée.

 

 

 

Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

Présentation de l'étude de l’accès aux soins

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